logo SOV

Daniel Blumberg

Interview publiée par Emmanuel Stranadica le 3 juillet 2018

Bookmark and Share
On n'avait plus de nouvelles de Daniel Blumberg. L'anglais ne donnait en effet plus signe de vie depuis l'album de Hebronix paru en 2013. Le voici enfin de retour après toutes ces années d'absence avec Minus, un album collaboratif, paru, c'est une première, sous son propre nom.

Nous avons rencontré le Londonien a l'occasion d’une journée de promotion à Paris. Si on connaissait la discrétion du bonhomme, celui-ci nous a vraiment surpris en se montrant très bavard, allant jusqu'à doubler la durée du temps qui nous était imparti pour cette interview. L’ex-leader de Yuck nous a raconté la genèse de Minus mais nous aussi confié ses joies et ses peines. Retour sur cet entretien fleuve.

Que s'est-il passé depuis que la sortie de l'album de Hebronix ? Tu avais disparu du milieu de la musique ?

Non, pas vraiment. J'ai enregistré un disque avec Neil Hagerty (ndlr : l'album de Hebronix) en 2012. Il a mis pas mal de temps à sortir. Tu sais comment ça se passe avec les maisons de disques... Ensuite je suis parti jouer en première partie de la tournée de Lambchop à travers l'Europe, accompagné de Stacy, ma partenaire. ATP Recordings, ma maison de disques, voulait que je reparte ensuite en tournée avec Low, mais je leur ai dit que je ne tournerai pas et ne ferai aucune promo presse pour ce disque. J'ai tout de même fini par donner quelques interviews mais vraiment très peu. Je pense que j'en ai donné plus aujourd'hui qu'à cette époque (rires). Un ami m'a emmené au café Oto de Londres en 2012. J'y ai vu jouer Keiji Haino et cela a complètement changé ma vision de la musique. A cette époque, on me poussait à sortir un nouveau disque avec Yuck, mais je n'étais plus du tout dans cet esprit musical. Je trouvais ça vraiment très mauvais. Je me suis mis alors à dessiner, encore et encore. Il y avait quelque chose dans mes dessins qui manquait à ma musique. Et ce concert au café Oto m'a permis de me rendre compte ce qu'il était possible de faire avec la musique improvisée. Je n'avais jamais vu cela auparavant. Je suis retourné très souvent à cet endroit et j'ai adoré ça.
Quand l'album de Hebronix est sorti, je voulais y donner un concert. Nous y avons joué là-bas pour la première fois. Ensuite c'est devenu très étrange pour moi car je n'avais plus de maison de disques, alors qu'auparavant toutes les chansons que je composais sortaient via un label. Quand j'ai commencé à travailler avec Billy Steiger, le violoniste sur mon nouveau disque qui était également présent lors de ce fameux premier concert, nous avons décidé de partir aux Etats-Unis chez les membres de Low. Même si nous n'avons pas tourné ensemble, nous avons d'excellents rapports. Nous avons joué avec eux là-bas, mais le fait est que nous n'avons jamais terminé cette session d'enregistrement. C'était vraiment génial d'enregistrer avec Alan Sparhawk même si nous ne sommes pas allés jusqu'au bout de celle-ci. J'ai ensuite rencontré Seymour Wright qui est un saxophoniste vraiment fantastique. Nous sommes deux personnes avec des univers musicaux très différents à la base. Mais au final, sa manière de jouer du saxophone est très proche de ma manière de dessiner. C'est pourquoi ça a parfaitement collé entre nous. La première fois que ma musique m'est vraiment apparue comme ce que je souhaitais faire, c'est lorsqu'on a joué au Project Space de Londres, un endroit dédié à l'architecture. Au cours de ces cinq dernières années nous avons répété là-bas. Il est situé tout près du café Oto. C'est un endroit incroyable! On y a joué de différentes manières : parfois juste avec Billy, parfois juste avec Ute, parfois on ne faisait juste que discuter. Avec Billy j'ai donné des concerts où on ne faisait que dessiner. Plus je dessinais et moins je composais des chansons. J'étais vraiment dans cette dynamique d'improvisation. A cette époque, c'était assez militaire au niveau de l'emploi du temps : le lundi avec Billy, le mardi avec Seymour, Mercredi avec Ute, jeudi avec Billy et Tom, etc... C'était vraiment intense ! Je prenais également à ce moment-là des cours de dessin, dans une des dernières écoles en Europe où l'on dispense les cours d'une manière traditionnelle.

Tu as finalement publié ce nouvel album. Était-ce important qu'il sorte sous ton propre nom ?

Je voulais que ce soit quelque que je n'avais jamais fait auparavant. Mais je trouve cela étrange qu'il sorte sous mon propre nom. Bien sûr, tout cela est lié à moi et mes chansons. Cependant, c'est le disque le plus collaboratif que j'ai jamais enregistré. En définitive, la principale session pour cet album, c'était moi, Jim White, Billy Steiger et Tom Wheatley. A côté de cela, il y a également eu une session avec Scott Walker. Un de mes amis réalisait un film, The Childhood Of A Leader, et Stacy faisait partie du casting. Scott Walker réalisait la musique du film. La première fois que j'ai rencontré Brady Corbet, le réalisateur de ce film, ce fut un peu comme si je rencontrais un frère. Nous avons beaucoup de similitudes. Il a commencé à faire des choses très jeune tout comme moi. Nous sommes allés au café Oto ensemble, avons écouté un concert et bu jusque six heures du matin. Puis nous nous sommes endormis dans les bras l'un de l'autre sur le sofa dans l'appartement de Stacy. Le matin même, il devait se réveiller à huit heures pour réaliser le casting de certains personnages de son film. Il m'a demandé de l'accompagner pour rencontrer Scott Walker. C'était génial et je savais qu'il pouvait m'apprendre des choses mais en définitive, je suis parti au cours de la session d'enregistrement de Scott. Cela faisait des années qu'on bossait tous ensemble, je ne pouvais arrêter ce projet à ce moment-là, même si c'était Scott Walker. On a travaillé avec des instruments pendant très longtemps et nos corps se sont adaptés à eux. Il fallait continuer de la sorte. C'est la même chose avec l'iPhone, il modèle ta main quotidiennement et au final je ne sais pas si je vais être capable de continuer à jouer de la guitare (rires). Un jour, j'ai vu Seymour Wright jouer live en solo à Paris. C'était tellement puissant que je pensais que mes oreilles allaient exploser !
Il joue du saxophone et c'est absolument incroyable ! Il y a des chansons compliquées dans ce disque, la manière dont on l'a enregistré, les instruments sur lesquels on a joué, les musiciens qui y ont participé, tout cela fait que je me devais aller jusqu'au bout. Sinon j'allais le regretter toute ma vie. Et puis je suis vraiment à l'opposé de Scott Walker. Billy Steiger dimensionne sa musique comme il l'entend, ce n'est pas moi qui lui dit de jouer de cette manière ou d'une autre. C'est pareil avec Jim White. Nous sommes quatre humains jouant dans une pièce sans intervention de la part d'aucun d'entre nous. Alors que Scott a ses propres musiciens, et ils sont tenus de faire spécifiquement ce qu'il souhaite. J'étais vraiment davantage à la recherche d'interactions entre nous pour ce disque.

Peux-tu nous en dire davantage sur Minus, la chanson ?

J'aime les paroles de cette chanson. Je me souviens en avoir énormément parlé avec Brady pendant le processus de composition de cet album, bien qu'il ne faisait pas partie du groupe de musiciens avec qui je travaillais au quotidien. Je lui ai beaucoup parlé de Minus. C'est quelqu'un de très bon avec le langage dans ses films. On a beaucoup discuté des répétitions dans la chanson. Parfois répéter quelque chose sans arrêt peut faire changer les perspectives. Minus, c'est une chanson amusante, car le refrain constitue le couplet, et le couplet constitue le refrain. C'est étrange... Il y a ce guitariste japonais que j'adore, Kan Mikami. Il compose toutes ses chansons en A mineur. Je pense qu'on s'en est inspirés pour ce disque, ce qui a donné aux chansons une énergie très particulière. Elles se sont créées toutes seules, à force d'improvisations. J'ai connu un désastre sentimental terrible dans ma vie au cours de cette période. A un moment j'ai été capable d'écouter à nouveau des chansons d'amour, celles de Laura Cantrell, par exemple. On peut en rire, mais j'aime ses chansons. J'ai un piano, mais j'ai fini par l'abandonner et la guitare est devenue mon instrument principal. J'ai donc soudainement commencé à écrire des chansons avec. Je tenais à ce qu'on fasse un disque à la Marvin Gaye, parce que je voulais à travers ces chansons parler à cette personne dont j'étais amoureux. Je suis incapable de parler par e-mail et j'étais par contre certain qu'elle écouterait mes chansons, c'est pourquoi je les ai écrites.

Madder est la chanson la plus longue du disque, plus de douze minutes. Comment en êtes-vous arrivés là ?

J'ai composé cette chanson aux Orcades. Je me rends sur cette île tous les ans avec Brendan Colbert, un de mes peintres favoris. Il faut prendre deux ferries et vingt-six heures de trajet depuis Londres pour la rejoindre. Elle est située au milieu de nulle part. Je m'y suis rendu tous les étés un mois pour travailler. J'y étais l'année dernière et c'était un moment vraiment horrible pour moi. J'avais besoin de m'y rendre car c'est un endroit très sombre. J'ai composé Madder là-bas. Il y avait cette répétition dans ce morceau qui n'en finissait plus. Le premier enregistrement de Madder, c'est juste moi et on y trouve le plus de paroles de toutes les compositions du disque. J'étais en train de l'écrire et quelque chose s'est passé, je ne peux pas vraiment l'expliquer. La première chose, lorsque je l'ai réécoutée, j'ai su que nous allions sortir un album, que ce disque allait arriver. La seconde chose, c'est que je joue de la guitare dessus, alors que d'habitude je suis davantage au piano. C'est vraiment devenu le programme de création de cet album sur lequel nous travaillions depuis des années. J'ai discuté de ce morceau avec Brady pendant longtemps. Il se demandait comment il était possible que ce soit quelque chose d'aussi clair alors que rien n'était défini au départ.
Le fait de laisser de l'espace pour l'auditeur est quelque chose de très important pour moi, lui donner la possibilité de se connecter avec les chansons. Auparavant pour moi, écrire une chanson, c'était suivre un style défini avec un début et une fin bien déterminé. C'est devenu quelque chose de vraiment stupide à mon sens, et je ne peux vraiment plus aller dans cette direction comme par le passé. J'ai toujours rêvé de faire un disque avec une seule chanson, la chanson la plus pop possible qui dure une heure (Rires). Le prochain film de Brady est très similaire à Madder. Scott Walker a composé la bande son. Sia chante dessus. A côté de ce disque, j'ai un projet avec Seymour, qui intègre juste un saxophone et une guitare. Nous avons sortis deux disques sous le nom de Guo. Sur le premier, c'est David Toop qui parle; sur le second, c'est Brady. Ces deux disques durent chacun dix-sept minutes. Si tu écoutes ces deux disques et Madder, tu comprendras comment on en est venus à cette fin de morceau. Quelqu'un dont je ne mentionnerai pas le nom, qui ne fait pas partie du groupe mais qui faisait partie du processus d'enregistrement, voulait que je diminue la chanson, en baissant le son progressivement, et donc que je ne garde pas cette fin présente sur le disque. J'ai bien entendu refusé. Tout est live dans ce disque. Si nous voulions diminuer le son progressivement, nous l'aurions fait nous-même.

Tu m'avais dit il y a plusieurs années de cela que Yuck, c'était Smog qui rencontre Teenage Fanclub. Que dirais-tu pour cet album ?

Je suis désolé de t'avoir dit ça (rires). Je peux sentir la présence de Neil Hagerty pour l'album de Hebronix, dans sa façon de produire. On retrouve ça par exemple dans les albums d'Edith Frost. C'était un moment très compliqué pour moi. Physiquement je n'étais pas là lors des sessions d'enregistrement, et mentalement je laissais faire les choses. Ce dont je me souciais le plus, c'était de savoir être capable de jouer de la guitare. Après avoir passé des années à essayer de développer quelque chose, il a fallu que je m'abandonne. J'ai laissé Jim un peu manœuvrer, même si ce qu'on a créé est très différent de ce qu'il fait normalement. Mais dans ces sessions, je suis heureux du résultat. J'aime le son de guitare que j'ai été capable de produire. J'aurai joué différemment si Tom avait été dans la pièce à ce moment-là. Le son avait besoin d'être live car c'est un enregistrement macro–dynamique. Nous partageons ensemble toutes les responsabilités sonores lors de l'enregistrement. Il n'était donc pas possible de réenregistrer les parties séparément. Je ne sais pas ce que je pourrais donc dire pour Minus. Une fois, j'ai parlé de lui comme d'un disque de Martyn Jones. Mais Tom m'a dit que c'était stupide d'avoir dit ça (Rires). Même si j'aime toujours Smog, cela fait bien longtemps que je n'ai pas écouté leur musique.

Qu'as-tu écouté pendant toutes ces années ?

A 100%, Seymour Wright, Ute Kanngiesser qui joue du violoncelle sur le disque, Billy Steiger, Tom Wheatley et Keiju Haino. Ute m'a musicalement massivement inspiré. C'est un violoniste exceptionnel. Quelqu'un m'a envoyé l'album de Mark Hollis, j'aime assez. Mais ce n'est pas ce que je préfère.

J'ai trouvé pas mal de similitudes entre Minus et l'album solo de Mark Hollis. Leur grosse différence, dans la structure, réside peut-être dans les silences. Il y en a bon nombre dans le disque de l'ex-Talk Talk...

Oui. Ces silences constituent une très belle partie de son disque. Notre album s'apparente plutôt à un disque qui démarre mais qui au final ne s'arrête jamais (rires). Nous venons de sortir le concert enregistré au café Oto et peut-être que ce live s'approche davantage de son disque. J'ai joué au Barbican, en support de Lambchop, avec Billy, Ute, Seymour et la moitié du public est partie pendant le concert. Je me suis dit: "Merde, ce n'est pas possible !". ATP nous a demandé d'arrêter de jouer de la sorte. Beaucoup de personnes m'ont dit que je me trompais de direction. Quand Mute m'a signé, j'étais hyper heureux. C'est l'accomplissement d'années de travail alors qu'en même temps, j'ai dû beaucoup lutter au cours de ces dernières années, mentalement surtout. Maintenant j'ai cessé d'avoir des doutes, un peu comme quand tu réussis à rentrer dans une école que tu souhaitais tant rejoindre. Quand j'ai été pris à cette école d'art à San Francisco, j'ai pleuré. C'était tellement compliqué d'y entrer. Ils mettent à ta disposition un appartement, le matériel dont tu as besoin. J'ai aussi beaucoup de chance d'avoir Stacy près de moi, pour plein de raisons. Elle m'a aidé à surmonter des moments très difficiles. Je suis allé au festival de Cannes grâce à elle, même si je ne suis pas hyper familier avec le monde du cinéma. Et là, je suis à Paris, et elle tourne un film dans les alentours. C'est donc la possibilité pour moi de me retrouver avec elle ici.

Comment as-tu été signé par Mute?

J'ai enregistré pas mal de choses au cours des dernières années. Certains enregistrements sortiront peut-être d'ailleurs. Quand j'ai commencé à travailler sur ce disque, j'avais un contrat d'édition que j'avais signé avec XL Recordings. Mais ils ont fini par y mettre un terme. Je n'avais donc plus d'argent pour tourner ou enregistrer quoi que ce soit. J'étais donc à la recherche d'un nouveau contrat. J'ai rencontré Mute par l'intermédiaire d'un ami qui nous a mis en relation. Tout s'est très bien passé avec eux. Je leur ai adressé quelques morceaux et ils sont venus nous voir à l'occasion d'un concert au Café Oto. Ils ont vraiment aimé le concert. On a ensuite signé un contrat. Je n'ai pas arrêté de travailler depuis. J'ai une grande collection de chansons. Les sept chansons présentent sur le disque ne sont rien par rapport au catalogue disponible. Parfois nous jouons une heure, alors que nous n'interprétons que deux voire trois chansons. Je me souviens quand j'étais dans un groupe et devais jouer une heure en tête d'affiche. Ce n'était pas toujours facile. Maintenant, il m'est devenu très difficile de jouer moins d'une heure.

Est-ce que tu aurais pu sortir un album entièrement instrumental ?

(Il hésite longuement). C'est étrange, mais je dirai oui. Nous sommes actuellement en train de mixer un album instrumental. Nous ne sommes qu'à trois à jouer dessus : Seymour, moi et un batteur. Nous l'avons enregistré live. En ce moment, beaucoup de musique que je compose est uniquement instrumentale. Je me suis longtemps posé la question si je souhaitais jouer de la musique ou dessiner. Je suis maintenant certain à 100% que je veux continuer à écrire des chansons. Je le sais parce que j'ai arrêté d'écrire des chansons. Une chanson comme Permanent, je l'ai écrite alors que j'étais à moto. Je me rendais dans ce magnifique studio de Kensington pour une session live. Il y avait beaucoup de trafic ce jour-là, et j'ai écrit cette chanson dans ma tête, alors que je conduisais. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être par ce que ma mère aimait le music-hall. Mais ce que je sais, c'est que je vais continuer à écrire des chansons.

Es-tu toujours en contact avec Mauro Remiddi (Porcelain Raft)? Je sais que vous étiez de grands amis, mais Mauro m'avait dit il y a quelques années de cela qu'il t'avait perdu de vue. Il avait écrit cette chanson, I Lost Connection, à ce sujet...

(Très hésitant) C'est étrange car j'étais à New York en janvier, pour le film de Brady. Je suis passé près du coin où Mauro habitait. Je l'ai trouvé sur Whatsapp. Je venais juste d'avoir un smartphone. Nous avons discuté un peu. En fait on ne s'est jamais disputés. C'est probablement une des choses qui me fait me sentir mal parfois. On ne s'est pas brouillés mais on ne communique quasiment plus. Je suis certain que s'il venait à Londres, on se verrait. Malheureusement, la vie fait parfois que l'on s'éloigne des gens qu'on aime, sans aucune autre raison que l'éloignement physique.

Penses-tu qu'une chanson comme Forget (ndlr : sortie en solo sous l'alias Oupa) aurait pu figurer sur Minus ?

Oui, je pense. Nous avons joué Physical (ndlr : une autre chanson de Oupa). C'est une de mes compositions préférées. Billy et moi, et un bassiste japonais, l'avons interprétée en live, il y a quelques années de cela. Il y avait une drum machine techno qui nous accompagnait. J'ai toujours pensé que ce serait vraiment bien de la ré-enregister. Mais Forget, nous ne l'avons jamais jouée. Peut-être un jour, qui sait ?