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Saint Etienne

Interview publiée par Emmanuel Stranadica le 7 janvier 2020

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On n'avait plus vu Saint Etienne se produire en France depuis plus de treize ans. En effet en avril 2006 les anglais donnaient leur dernier concert à Paris à la Cigale. Aussi, à l'occasion de leur concert événement avec Étienne Daho à la Philharmonie, nous avons eu la chance de nous entretenir avec Sarah Cracknell et Pete Wiggs. Ils nous ont parlé, bien sûr, d'Étienne, de leurs trente ans de carrière et de leur prochain album. Un immense merci à Jaime Hernandez, Monsieur 'SaintEtiennepedia', pour son assistance au cours de cet entretien.

Pourquoi cela fut si long pour vous retrouver en France ?

Sarah Cracknell : Je ne sais pas. Personne ne demande après nous. (Rires)
Pete Wiggs : C'est un peu étrange en effet. D'après les agents et promoteurs nous sommes toujours prêts à aller jouer partout, mais en définitive, ils décident que cela n'a pas de sens pour x ou y raisons. Et ce n'est jamais de notre ressort car nous aimons donner des concerts. En effet, ça fait longtemps que nous ne sommes pas venus.

Est-ce qu'on peut parler de votre rencontre avec Étienne Daho ? Comment cela s'est-il passé ? Est-ce qu'il vous a contactés ? Était-ce vous qui êtes allés vers lui ?

Sarah Cracknell : Il était venu à notre concert à l'Arapaho (ndlr : 18 mai 1994 à Paris).
Pete Wiggs : Oui, on avait entendu parler de lui, ou tout au moins Bob par un ami français. C'est amusant. Il nous avait demandé si nous avions entendu parler de lui, et c'était le cas (Rires). Il était déjà célèbre.
Sarah Cracknell : C'était son idée de faire quelque chose ensemble.
Pete Wiggs : Au moins, cette collaboration a bien abouti. Il était très excité par cette idée et en définitive il nous a donné un de nos plus gros tubes (Rires). C'est quelqu'un de tellement gentil.
Sarah Cracknell : La dernière fois que nous étions à Paris, nous sommes allés chez lui en compagnie de Debsey. Nous avons dansé et grignoté.
Pete Wiggs : Il était notre invité lorsque nous avons joué Tiger Bay à Londres en mai.

Oui j'ai vu la vidéo de Jaime...

Jaime Hernandez : Ma vidéo a été directement ajoutée sur la page d'Étienne Daho...
Sarah Cracknell : Oh vraiment ? Wow !

Comment cette soirée a-t-elle pu avoir lieu au final ? Vous en avez discuté ensemble après sa venue en mai à Londres ?

Sarah Cracknell : Je crois qu'il nous a envoyé un e-mail.
Pete Wiggs : Oui, il nous a proposé de jouer avec lui il y a déjà pas mal de temps mais nous étions un peu inquiets à cause du Brexit et finalement nous retrouver dans l'incapacité de venir en France.

Je me suis toujours demandé pourquoi la version intégrale de He's On The Phone ne figure que sur la compilation Too Young To Die. Vous n'aimez pas cette version ?

Sarah Cracknell : Je ne me souvenais plus qu'il existait une version longue (Rires). Il y a un autre couplet ?
Jaime Hernandez : Elle dure plus de cinq minutes et ne figure sur aucun autre disque.
Pete Wiggs : (Rires). C'est vraiment drôle mais j'ai complétement oublié cette version. C'est pareil pour Like a motorway, quand on la jouait live, il y avait un couplet supplémentaire. On s'en est rendu compte lorsqu'on l'on retravaillé pour la jouer en live. L'intro est plus courte. C'est la même chose pour Pale Movie.

Pourquoi n'avez-vous jamais remixé un morceau d'Etienne Daho ?

Pete Wiggs : Je ne sais pas.

C'est pourtant quelqu'un qui aime les remixes. Il en existe de nombreux de ses chansons...

Sarah Cracknell : Peut-être parce qu'il ne nous a jamais demandé de le faire ? (Rires)

Le fan club a toujours été quelque chose d'important pour vous depuis de nombreuses années, avec ces sorties exclusives. C'est quelque chose que vous allez continuer à faire dans les années qui viennent ?

Pete Wiggs : Oui, on aime vraiment ça. Nos fans sont vraiment extraordinaires. Ils viennent me rencontrer avant les concerts. Malheureusement, certains ne peuvent pas venir nous voir jouer en live car nous ne donnons pas beaucoup de concerts. De ce fait, ce fan club reste une belle connexion avec eux. C'est une bonne chose de savoir que les gens sont toujours là et intéressés par nous (Rires). Noël est vraiment également important pour nous car Bob est né ce jour-là. Et lui aussi aime Noël.

En avez-vous terminé avec les éditions Deluxe de vos albums ?

Pete Wiggs : (Il hésite). Je pense que c'est presque terminé.

Il n'y aura pas de nouvelle édition de Words And Music By Saint Etienne ?

Pete Wiggs : Je pense qu'il y aura une autre édition de cet album, mais nous sommes encore en train de travailler dessus. C'est beaucoup de boulot car nous avons déjà publié des versions enrichies. On cherche des choses qui ne sont pas encore sorties, ce qui est de plus en plus compliqué car nous recyclons pas mal notre back catalogue. Mais je suis convaincu qu'on trouvera des choses qu'on a oubliées avoir enregistré (Rires).
Sarah Cracknell : Je suis certaine qu'il y a des choses qui sont disponibles.
Pete Wiggs : Oui, on devrait demander à Jaime (Rires). Je suis certain qu'il pourrait nous aider. Nous avons besoin de gens pour nous conseiller.

Apparemment vous travaillez sur un nouveau disque. Comment cela se passe-t-il et y aurait-il une date de sortie envisagée ?

Pete Wiggs : Oui, nous travaillons dessus. Mais c'est seulement le début. Nous avons commencé quelques chansons. Nous travaillons séparément mais nous nous consultons régulièrement. Nous cherchons encore la direction que prendra l'album. Nous avons eu une espèce de réunion dans un bar à vin et quelques idées vont probablement en sortir. C'est assez excitant. Nous avons joué Tiger Bay en live en petite formation avec un quartet à cordes et nous avons pas mal apprécié de jouer ainsi. De ce fait, nous pourrions essayer d'incorporer cela dans l'écriture de notre prochain album. Je pense que nous allons suivre cette direction avec ce son.
Sarah Cracknell : Nous souhaitons sortir l'album l'année prochaine.
Pete Wiggs : Nous devrions l'enregistrer en début d'année prochaine et le sortir fin 2020. Il faudra que cela avance bien sinon il nous faudra le terminer très rapidement pour être dans les temps.

Ça sortira sur Heavenly Recordings ?

Pete Wiggs : Oui. Nous avons commencé à l'enregistrer avant même d'avoir un contrat, mais nous l'avons maintenant, c'est une bonne chose.
Sarah Cracknell : Heavenly est notre foyer spirituel.

L'année prochaine, Saint Etienne aura trente ans. Comment le vivez-vous ?

Sarah Cracknell : Nous sommes très choqués ! (Rires) Combien de temps ? Je n'ai pas l'impression que ça fait aussi longtemps que ça...
Pete Wiggs : Oui c'est fou. Trente ans avant qu'on ne commence nous étions en 1960. Cette différence d'années est massive ! A l'époque quelqu'un nous avait dit que si on connaissait un groupe qui avait débuté en 1960, ils étaient vieux ! Je me souviens de cette anecdote avec Paul Hartnoll d'Orbital. On s'est rencontrés avant qu'il ne donne son tout premier concert il y a trente ans de cela. Je l'ai interviewé et il me disait : "Je ne sais pas comment nous allons jouer nos morceaux en live. Pourrais-tu nous montrer comment vos instruments sont installés sur scène ?". Je lui ai répondu de venir nous voir au Brixton Fridge pour voir comment nous branchions nos instruments. Et il s'exclama en voyant cela : "Oh mon dieu, qu'est-ce que c'est que ça ?" (Rires).

Ce soir, que pouvons-nous espérer sur scène ? Est-ce que vous allez principalement interpréter Tiger Bay ou allez-vous donner un concert particulier de par l'évènement de ce soir ?

Sarah Cracknell : Nous jouons en première partie. Nous ne disposons que de quarante minutes. Nous allons interpréter les chansons que nous aimons jouer.
Pete Wiggs : Oui, ce sera principalement des singles. Cela sera assez similaire au second set que nous donnions au cours de la tournée de cette année.

Et vous allez jouer une chanson avec Étienne ensuite ?

Sarah Cracknell : Oui, une seule chanson.

Quand peut-on espérer un retour de Saint Etienne en France pour un concert en tête d'affiche cette fois ?

Pete Wiggs : Peut-être qu'il y aura des promoteurs dans l'audience et qu'ils nous trouveront super (Rires). Nous avons toujours voulu revenir jouer en France. Je ne sais pas pourquoi nous n'avons pas joués depuis aussi longtemps. C'est peut-être une histoire de public.
Sarah Cracknell : En Espagne, nous avons pas mal de fans.
Pete Wiggs : Ça n'a pas empêché d'avoir cette date en octobre annulée.
Sarah Cracknell : Oui, c'est très bizarre. Nous étions sur le point de partir pour y jouer.
Pete Wiggs : La salle ne nous a même pas prévenus. On l'a appris par un post d'un fan sur la page où on achète les tickets. C'est vraiment incroyable. J'étais triste, je voulais voir le soleil.
Sarah Cracknell : Quelques membres de notre groupe y sont tout de même allés. Les chambres d'hôtel étaient réservées, ils avaient payé leurs billets d'avion. Ils y sont allés et ont passé un bon moment.

Pas de projet parallèle ou de disque solo?

Sarah Cracknell : Rien n'est prévu pour le moment.
Pete Wiggs : Normalement, je devrai travailler sur une bande originale de film. Il faut encore que le casting pour l'acteur principal soit réalisé. Je pourrai composer la musique si le film a bien lieu.

Tu sortiras également d'autres compilations ?

Pete Wiggs : Oui, oui. Mais le nouvel album est notre objectif principal.
Sarah Cracknell : Et peut-être d'autres concerts où nous pourrions jouer de nouvelles chansons.
Jaime Hernandez : Est-ce que vous allez donner des soirées à Noël cette année ?
Pete Wiggs : Non, pas cette année.