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Westerman

Interview publiée par Pierre-Arnaud Jonard le 4 juin 2020

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Le très attendu premier album de Westerman sort enfin. Un disque qui aura été précédé de singles enchanteurs qui nous avaient déjà fait saliver. Avec sa pop élégante et sophistiquée, Westerman est définitivement l'un des grands espoirs musicaux de demain. Rencontre avec le musicien à Paris.

Quand as-tu commencé à composer cet album ?

J'ai commencé à mettre des idées en place il y a environ un an. Je suis ensuite allé à Lisbonne en janvier dernier car mon producteur habite là-bas. J'y ai passé un mois. On a discuté de la façon dont nous envisagions le disque et avons assemblé les choses. Le disque aura été fait au total sur dix-huit mois, entre l'Angleterre et le Portugal.

Tu l'as enregistré au Portugal ?

En partie, oui, dans un endroit isolé, très beau, entouré d'orangers. C'était on ne peut plus tranquille. Il y a plein de touristes l'été là-bas mais en janvier c'était très, très calme.

Ton disque est très atmosphérique. Cela vient-il de cet isolement dans lequel tu l'as enregistré ?

Je voulais une certaine fluidité dans le disque. Je n'avais pas envie d'écrire douze morceaux qui n'aient pas de liens entre eux. C'est cool que tu dises et ressentes cela. Pour moi, c'était excitant de louer une maison au Portugal où enregistrer plutôt qu'un studio en Angleterre. Je pense que cette atmosphère dans lequel on l'a enregistré a rejailli sur le disque.

Je ne sais pas quelles sont tes influences mais on te qualifie souvent comme indie pop alors que je te trouve plus proche de la folk...

Oui, c'est vrai. Les artistes n'aiment guère être catalogués. J'ai commencé il y a cinq ans à jouer de la guitare acoustique. J'ai fait cela durant deux ans et demi. J'aime la folk. Je me décris comme un songwriter. Je suis concentré sur les chansons.

Le timbre de ta voix est très particulier. Comment la travailles-tu ?

J'essaie de chanter de la façon la plus pure possible. J'ai envie d'être direct.

Le single Confirmation sorti l'an dernier a eu pas mal de succès. Je suppose que cela t'a aidé pour l'album ?

Cela a aidé, oui. Cela a changé les choses et m'a permis de développer de la meilleure des façons possibles ce que j'avais en tête.

Ce morceau a deux ans maintenant. La version sur le disque est différente de celle du single...

Oui, c'est une version différente. Dans un premier temps, je ne voulais pas avoir de vieux morceaux sur le disque mais finalement avec mon producteur on a décidé de la mettre, tout comme Easy Money qui date également d'il y a un moment.

Confirmation est différent du reste de l'album. Il a un côté 80's...

C'est sans doute la texture de ce titre qui fait ça. J'écris les morceaux en expérimentant ce qui convient aux chansons. Je ne me dis pas cela devrait sonner 80's ou comme ceci ou cela. C'est simplement de l'intuition.

Les morceaux du disque sont tous dans le format trois minutes ou trois minutes et trente secondes. Parce que c'est le format pop classique ?

J'aimerais parfois que mes morceaux soient plus longs. Il m'arrive de les raccourcir. Mais en fait sur la durée de mes chansons, je n'y ai jamais trop pensé.

Ta pop est très sophistiquée. Une pop comme la pratiquaient Brian Wilson et les Beach Boys...

L'exemple des Beach Boys que tu donnes est très juste. C'est comme Stevie Wonder, cela a l'air simple en apparence mais c'est très complexe en fait. J'aime ce style de musique, qui a l'air simple mais qui ne l'est pas. La pop à l'ancienne, pas celle d'aujourd'hui qui n'est jouée que sur une seule note.

Que signifie le titre de ton album, Your Hero is Not Dead ?

J'avais entendu ça quelque part. Je ne sais plus où. Je voulais ça dans mon disque. Je voulais faire quelque chose qui donne de l'espoir. Ton héros n'est pas mort en donne.

Tu parles déjà de ce héros qui n'est pas mort dans le titre qui ouvre l'album, Drawbridge...

Le dernier morceau, d'une certaine façon, résout l'album. Le début du disque et sa fin seraient comme un puzzle qui au final assemble les choses, les rendent cohérentes.

Ce disque est ton premier album. Comment vis-tu sa sortie ?

Je suis heureux qu'il sorte. Je me sens bien. J'y ai mis ce dont j'avais envie. Je ne suis pas inquiet car de toutes façons, tu ne maitrise pas les choses. Si tu t'y essayais, tu serais dans une situation délicate. (rires)

Tu as toujours été un artiste solo ?

Je joue avec un groupe sur scène. Sur le disque, il y a plus de musiciens que lorsque je joue live. Je n'ai jamais été dans un groupe. J'aime bien l'idée, ce côté démocratique du groupe mais j'ai toujours voulu faire les choses en tant qu'artiste solo. Je ne sais pas ce que c'est que d'écrire avec d'autres musiciens.

En tant que citoyen britannique, comment vis-tu le Brexit ?

C'est terrible. Très triste. Il y a des gens qui sont encore plus impactés que moi par ça mais c'est un cauchemar. Le Brexit, c'est la régression.