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Biffy Clyro

Interview publiée par Pierre-Arnaud Jonard le 13 août 2020

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Quatre ans après Ellipsis, Biffy Clyro reviennent aujourd'hui avec un nouvel album, A Celebration Of Endings. Un disque pop qu'il faut prendre le temps d'apprivoiser car sa tonalité surprendra certains fans. Mais écoute après écoute, le disque révèle bien des trésors et montre un groupe qui, en vingt-cinq ans de carrière, ne s'est jamais reposé sur ses lauriers. Rencontre avec l'adorable bassiste du groupe, James Johnston qui, à l'opposé de la rock star que l'on pourrait imaginer, s'avère être un homme délicat et sensible.

Le disque devait à l'origine sortir en mai. A cause de la crise sanitaire liée au COVID-19, il a finalement été repoussé à août. Comment avez-vous pris cette décision ?

Cela a été une décision difficile à prendre. Si nous l'avions sorti à la date initialement prévue, les gens ne l'auraient eu qu'en digital. Cela aurait été dommage que l'album ne sorte pas en CD et vinyle. Le proposer maintenant était la meilleure solution.

Le confinement a été dur pour tout le monde. Comment l'as-tu vécu personnellement ?

Cela a été... dur (rires). Ce n'était pas une situation simple. Elle a changé tous nos plans, surtout que l'on ne savait pas ce qui allait advenir. Nous avons fait de la musique, enregistré mais ce n'était clairement pas facile.

Votre album est un disque positif, plein d'espoir. Un titre comme The Champ parle des « mauvaises personnes »...

C'est un titre qui montre qu'il est nécessaire de changer la société. La période actuelle, même si elle est difficile, change la donne et à ce niveau c'est quelque chose de positif. Cela donne de l'espoir. Il serait insensé de ne rien changer. Le monde est en train de devenir fou et il est nécessaire que les « bons » éduquent les « mauvais ».

Le disque est l'un des plus pop que vous ayez produit. Vous vouliez faire un album pop ?

C'est vrai qu'il est assez pop même s'il y aussi des moments intenses. Nous voulions nous sentir libres de faire ce dont nous avions envie. Cela sonne assez différemment de ce que nous avons fait jusqu'à présent et il nous importe de ne jamais nous répéter. Il est important d'évoluer musicalement, de prendre des risques.

Le dernier morceau de l'album, Cop Syrup, a un côté rock progressif. Vous aimez ce genre musical ?

Oui, le rock progressif fait partie de notre vie. Lorsque j'ai découvert Rush, j'ai immédiatement adoré. Pourtant à cette époque ce genre musical était mal vu. Mais Cop Syrup n'a pas qu'un côté prog, c'est aussi un morceau punk. C'est un titre complexe.

Vous avez choisi Rich Costey pour produire ce disque. Pourquoi ?

Nous avions déjà travaillé avec lui sur l'album précédent. Nous nous comprennons bien. C'est un très bon producteur. Sur le disque précédent, nous avons appris à nous connaître. C'était un peu comme un premier rendez-vous amoureux où l'on s'apprivoise. Maintenant, nous nous connaissons bien. Il nous apporte tellement. C'est important pour un groupe.

La vidéo de Tiny Indoor Fireworks a été réalisée chez vous durant le confinement. Comment vous est venue cette idée ?

Avec le confinement, il n'y avait guère d'autres options (rires). Avec la partie animée, cela n'a pas été facile à faire. C'était un challenge et un projet amusant à faire. C'est une vidéo assez unique.

Il y a deux ans vous avez fait une tournée accoustique. Le but était de casser la routine ?

Absolument. Nous aimons les challenges. Faire des choses différentes à chaque fois.

Te souviens-tu du concert que vous aviez donné au Bataclan à Paris lors de cette tournée ?

Oui, bien sûr. Nous adorons la France. C'est le premier pays où je suis allé dans ma vie après l'Angleterre. Nous sommes super heureux à chaque tournée de venir y jouer. C'est toujours un bonheur que de jouer chez vous. Cela avait été une grande émotion pour nous que de donner ce concert au Bataclan, surtout après les terribles événements qui se sont passés là-bas. Nous avions été impressionnés par la qualité d'écoute du public. C'est une soirée qui reste gravée dans nos mémoires.

Votre line-up n'a pas bougé en vingt-cinq ans. C'est très rare dans l'industrie musicale. Comment expliques-tu cela ?

Nous sommes fiers de cela. Nous avons grandi ensemble, avons toujours été proches les uns des autres. La vie, c'est être connecté aux autres. C'est comme cela dans Biffy Clyro. Il y a un truc émotionnel très fort qui nous relie dans ce groupe.