Alors que certains groupes obtiennent le soutien de la presse seulement quelques semaines après leur formation, The Embrooks n'ont jamais compté que sur eux-même pour se faire connaître depuis leurs débuts... jusqu'à la sortie de leur dernier album, Yellow Glass Perspections, remarqué par certains journalistes en fin d'année dernière...
Malgré de très bonnes critiques pour votre dernier album, vous restez des inconnus pour beaucoup de gens. Tu peux nous présenter The Embrooks ?
Nous nous sommes rencontrés durant l'été 95, quand mon groupe de l'époque, The Mystreated, a joué avec le groupe d'Alessandro, Head & The Hares, dans un festival garage à Piacenza en Italie. En décembre, il a déménagé à Londres pour ses études et nous sommes restés en contact. Nous avons d'abord créé The Lyds (Lois à la batterie, Merv à la guitare et moi à la basse et chant), nous avons sorti un single puis notre guitariste est parti et nous avons proposé à Alessandro de nous rejoindre. Le groupe a vraiment commencé à exister en fin d'année 96.
Par qui avez-vous été influencés musicalement ?
Par beaucoup de groupes. La pop agressive (The Who, The Small Faces, Move, The Yardbirdds...), la musique psyché (Creation, Smoke, The Koobas, Rubble Series...), le freakbeat (Eyes, Game...), le rock des années 60-70 (Led Zeppelin, Black Sabbath), la pop classique (The Beatles, Left Banke), le rock garage US (Love, The Elevators) mais aussi tout ce qui se faisait en Europe et même en Australie. Beaucoup de choses différentes comme tu peux le voir !
Le groupe a été formé il y a plus de 8 ans maintenant, comment décrirais tu votre évolution musicale depuis cette époque ?
Nous avons commencé en étant un groupe inspiré par la mode « teen-punk », comme tous les disques de la New England Teen Scene ou les compilations Crude PA. Petit à petit nous avons évolué vers un son plus britannique, tout en ajoutant des sons européens et en nous inspirant de la musique psyché anglaise. Notre musique actuelle pourrait être présentée comme du « Mod Psych ».
Votre dernier disque, Yellow Glass Perspections, a été produit par Liam Watson qui a aussi travaillé avec les White Stripes récemment. Qu’a-t-il apporté à votre musique ?
Liam a une immense culture musicale pour tout ce qui concerne la production sonore et sa capacité à capturer l'authenticité du son lors d'un enregistrement. Il a beaucoup appris durant toutes les années où il a travaillé dans la musique, notamment sur la façon dont travaillaient les producteurs cultes comme George Martin, Shel Talmy ou Berry Gordy. Maintenant il n'a plus qu'à appliquer toutes ses connaissances grâce à tout l'équipement qu'il possède.
Pourquoi avoir appelé votre album Yellow Glass Perspections ?
Nous voulions trouver un nom qui ne soit pas celui d'une de nos chansons, mais nous voulions aussi quelque chose en rapport avec la musique psychédélique. Alessandro a eu l'idée de « Perspections » en dérivant « perspective », nous avons en quelque sorte créé le mot ! Et puis ce terme à l'avantage d'être très facilement trouvable sur google !
Je suppose que vous ne vous attendiez pas à être élus album du mois dans Rock'n Rolk ?
Ce fut une vraie surprise ! Avant cet album, aucun de nos disques n'était vraiment sorti en Europe, et grâce à notre maison de disque Munster, qui est distribuée par Skydog en Europe, nous avons pu vendre notre disque en France. J'espère vraiment que de nouvelles personnes nous connaissent maintenant !
Pourquoi avoir enregistré 4 reprises de vieilles chansons sur cet album ? Est-ce qu'elles ont une signification particulière pour vous ?
Nous pensions que les chansons étaient tout à fait dans notre style musical, et nous aimons bien entendu les groupes qui les ont écrites ! Toute la période allant de des années 67 à 69 est vraiment magique !
Vous aviez un but précis en les enregistrant ? Etait-ce juste pour votre plaisir personnel ou pour faire découvrir ces chansons à des personnes plus jeunes ?
Pour notre plaisir avant tout ! Ce serait en tout cas génial que des jeunes puissent découvrir cet âge d'or de la musique en écoutant notre disque.
Depuis vos débuts vous avez fait de nombreuses tournées en Europe et aux Etats-Unis. Quels souvenirs en gardes-tu ?
Le pire est sans aucun doute celui donné en novembre 2000 à Iowa City aux Etats-Unis. Personne n'était venu au concert, la salle était vide et il n'y avait que nous et nos premières parties ! Cette ville est remplie de stupides fermiers qui ne s'intéressent absolument pas au rock ! Par contre, j'ai énormément de très bons souvenirs de concerts : au Tower Bar de Brême en 1998, au Grind de Las Vegas en 1999 (notre premier concert aux Etats-Unis), le festival Our Way Of Thinking à Chicago en 2002, le Milky Way Bar à Boston en septembre 2003 (regardez le livret de notre dernier album !). Dans nos concerts récents, la tournée en Espagne en novembre dernier fut fantastique, principalement durant le Wild Weekend à Benidorm et La Corogne.
En dehors de vos concerts à Paris et Lyon au début du mois, vous aviez déjà joué en France à Nantes en 1999. Tu t'en souviens un peu ?
Pas vraiment, c'est si vieux maintenant ! Nous avions joué sur une péniche avec le groupe Les Little Searchers (Yannick, leur guitariste, est un bon ami depuis des années). Nous avions aussi joué à Paris à La Scène en 2001 je crois, et Mole était également venu avec d'autres groupes comme The Mystreated et Stewed durant les années 90.
Est-ce que tu as le souvenir d'un groupe qui t'aurait marqué durant vos tournées ?
Pas facile de se souvenir... The Solar Flares sont un très bon groupe en concert. En Allemagne en 1998 nous avons joué à Berlin avec The Jaybirds, un très bon groupe autrichien qui s'est séparé il y a quelques années. Il y a aussi The Thanes qui sont toujours aussi bons années après années.
Est-ce qu'il y a des groupes que tu apprécies particulièrement actuellement ?
C'est devenu difficile avec les groupes de nos jours car ils sont bien moins bons sur disque qu'en concert. J'aime assez les Kings Of Leon, Jet, The Dirtbombs, The White Stripes et The Strokes. Ce genre de groupe en fait... La scène garage propose de bons groupes aussi : The Solar Flares, Indikation, Black Diamonds, The Thanes...
Si tu pouvais choisir de vivre en 1966 ou en 2005, que choisirais-tu ?
2005 ! J'aimerais bien visiter 1966, acheter des tas de bons disques et du matériel pas cher, puis revenir en 2005 après ! Je pourrais voir les Beatles et les Remains au Candlestick Park, Bob Dylan et The Haws au Free Trade Hall et aussi les débuts de la période psyché à Londres et en Californie !