logo SOV

THUMPER

Interview publiée par Laetitia Mavrel le 19 septembre 2022

Bookmark and Share
Extirpé d'un club encore fumant suite à son excellente prestation au Supersonic à Bastille, nous échangeons quelques mots avec le leader de THUMPER, Oisín Leahy Furlong, qui en mode "interview on the pavement" (un concept à creuser) nous livre ses impressions sur son tout premier concert français et évoque la prodigieuse scène dublinoise qui domine actuellement le petit monde du post-punk britannique et européen.

S'agit-il de ta première venue en Europe ?

Non, en fait on a commencé à faire quelques concerts début 2020, mais fatalement, le COVID-19 nous a interrompus.

Comment as-tu réagi au succès de la sortie de Delusions Of Grandeur en mars dernier ? Tu t'attendais à ce moment à te voir programmer une tournée en Europe ?

C'est un succès pour nous car on y a vraiment travaillé très dur. On a dû annuler tellement de concerts à ce moment, il n'y avait aucune certitude sur le fait de recommencer à jouer en live. Ce soir c'est le tout premier concert de notre tournée en Europe, et cette date à Paris a été annulée quatre fois d'affilée ! Je suis tellement heureux et soulagé que ça arrive enfin...

Ce soir, c'est en mode plutôt intime que tu vous vous êtes produits à Paris (ndlr : au Supersonic à Bastille, devant un public motivé mais peu nombreux). Quelles sont tes premières impressions sur le public français ?

J'ai adoré, ça c'est super bien passé ! J'ai même été surpris de l'accueil, c'est notre toute première fois en France, et comme rien n'est jamais acquis d'avance, on partait à l'aveuglette. La réponse du public a été géniale, je crois qu'on a vraiment convaincu tous ceux qui nous ont vus. C'est sûr que c'est différent que lorsqu'on joue à domicile, c'est à la maison devant les amis donc c'est plus facile ! C'est un défi de venir ici, faire nos preuves devant un public tout neuf.

La majorité des chansons de l'album datait déjà de quelques années quand l'album est sorti. Le groupe était déjà formé depuis longtemps. Quelle est votre histoire, comment vous êtes-vous tous rencontrés ?

En fait j'ai débuté le projet en tant qu'artiste solo, j'ai enregistré mes premières cassettes seul à Dublin, je jouais de tous les instruments. Puis j'ai trouvé le nom THUMPER. Comme j'avais la trouille de me produire tout seul sur scène j'ai commencé à recruter différents musiciens pour m'accompagner. Il y a eu pas mal de changement de line-up au fil des années jusqu'à que je trouve la parfaite configuration, celle qui colle parfaitement au son et à l'esprit de THUMPER. On a tous étudié la musique, on est tous passé par d'autres groupes, c'est du solide. En l‘espace de deux ans seulement, ça a cessé d'être un projet solo pour se métamorphoser en réelle expérience collective.

Tu as donc enfin trouvé la bonne formule ?

Ça a mis du temps avec plein de changements, mais oui, c'est la formule qui marche aujourd'hui ! (rires)

Nous sommes témoins depuis quelques années maintenant de l'incroyable fertilité de la scène rock à Dublin. C'est une série incroyablement talentueuse de groupes qui se sont succédés et qui ont obtenu aujourd'hui la reconnaissance de tous. Comment expliques-tu ce vivier de talents à Dublin et qu'est-ce qui vous anime ?

En fait l'Irlande n'est pas comme la France, elle n'a pas une culture aussi vaste. Par exemple on n'a pas de vraie culture gastronomique, on est un pays plutôt jeune par rapport au tiens. Mais on a des poètes, des artistes, des chanteurs, même si ce sont juste des ouvriers ou des plombiers, d'ailleurs comme on dit en Irlande « We can throw a song on you ! ». Ça a toujours été une forme d'expression très présente chez les Irlandais. Le succès des groupes comme Fontaines D.C. a focalisé l'attention sur Dublin mais le potentiel a toujours été présent.

Quelles sont tes attentes sur la tournée qui débute ?

J'espère sincèrement qu'on va vraiment faire nos preuves partout où on va passer, et tous les soirs !