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The Wombats

Interview publiée par Claire le 23 octobre 2010

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The Wombats sont de retour : nouvel album, nouveaux sons et nouvelle tournée. A l'occasion de leur concert parisien au Point Ephémère, rencontre décontractée avec le bassiste Tord Overland-Knudsen, légende Norvégienne des bords de la Mersey.

Vous êtes au début de votre tournée européenne après une longue absence. Comment vous sentez-vous ?

Eh bien, en dehors du fait que je suis malade, je suis très excité à l’idée de montrer nos nouvelles chansons au public, toutes ces choses sur lesquelles nous avons travaillé pendant un an et demi. Ça va être intéressant de voir comment les gens réagissent. Il y a beaucoup de nouveaux éléments, beaucoup de synthés. Nous avons expérimenté mais je pense que nous allons bien nous en sortir sur scène. Je croise les doigts quand même !

Vous avez déjà prévu de revenir à Paris en février à la Maroquinerie. Comment expliques-tu une telle popularité dans notre pays ?

Je ne sais pas vraiment pourquoi... J’aime la musique que nous jouons et je comprends pourquoi moi-même j’en serais fan si j’étais adolescent...

Vous avez beaucoup de très jeunes fans qui font déjà la queue dehors pour le concert de ce soir !

Justement, je me demandais si le concert était ouvert aux mineurs?

Il n’y a pas de limite d’âge pour les concerts en France.

Vraiment ? Ça, c’est plutôt cool!

Vous revenez avec un nouveau single intitulé Tokyo (Vampires And Wolves), sur lequel vous mélangez rock et sonorités dansantes. Est-ce important pour vous que les gens dansent dans vos concerts ?

Si une chanson t’inspire quelque chose, que ce soit danser, être content, ou juste te relaxer, c’est qu'elle est réussie. Je trouve cela génial que la musique puisse rendre les gens heureux, quelle que soit la nature de cette joie. L'important reste que la musique provoque quelque chose de bien pour les gens.

Pourquoi ce titre et cette référence aux vampires et aux loups ?

Matthew a écrit cette chanson. Elle parle du fait d'échapper à sa vie quotidienne, être loin de chez soi, s'éclater en tournée... puis rentrer et devoir faire face à la réalité. Elle traite aussi du processus d'écriture des chansons. Nous savons pertinemment qu'il faut écrire des titres meilleurs, ou tout du moins aussi bons, que ceux du premier album. C'est ce que les gens s'attendent de nous. Même nous, nous voulons faire quelque chose de bien. Ce titre, c'est un peu le symbole de la pression que nous avons ressentie pour ce second album.

Justement, cette pression, de qui est-elle venue principalement ? Des journalistes ?

Oui. Je pense que le stress est positif parce qu'il te pousse à être plus créatif. Pour moi, les chansons sur cet album sont probablement les meilleures que nous ayons écrites, que ce soit lié à la pression ou non. Le fait d'avoir sorti un premier album qui a très bien marché nous a poussés à faire mieux. Le label veut que nous réitérions le succès de ce premier disque donc je pense que la plus grosse pression est venue d'eux. Nous avions écrit trente chansons mais il fallait n'en garder que dix sur l'album donc...

Comment avez-vous choisi ces dix titres au final ?

C'est le choix de la maison de disque, parce que nous aurions été incapables de choisir les meilleures parmi les trente. Celles que nous aurions gardées n'auraient certainement pas été les plus adaptées pour cet album.

Quand pensez-vous pouvoir le sortir ?

Initialement, l'album était censé sortir à la fin du mois de novembre mais la date a été repoussée à février. Cela nous donne plus de temps pour assurer la promotion du disque. Tout est arrivé très vite, nous avons fini l'enregistrement il y a à peine trois semaines et si le disque était sorti si rapidement, tout aurait sans doute été un peu précipité.

Quel sera le titre de cet album ?

Il n'y a pas encore de titre. Mais ce sera probablement le titre d'une chanson de l'album, peut-être Jump Into The Fog.

Il semblerait que vous ayez travaillé avec trois producteurs sur le disque ?

Et même quatre maintenant (rires) !

Pourquoi tant de personnes différentes ?

Parce que chacun de ces producteurs ne pouvait pas rester en studio plus de deux semaines à la suite. Le premier avait seulement deux semaines à nous consacrer. Ensuite nous avons passé deux semaines et demies avec Eric Valentine puis nous sommes partis à Los Angeles et nous sommes revenus en Angleterre pendant deux semaines. Ensuite, trois semaines avec Rich Costey et trois semaines avec Butch Walker. Ce sont tous des producteurs avec lesquels on voulait absolument travailler. Rich Costey avait mixé notre premier album donc nous savions que nous allions nous amuser. Eric Valentine était plus le choix de la maison de disque. Il a produit beaucoup de groupes de rock américains dans le passé, des groupes que nous n'aimions pas beaucoup, mais en tant que producteur, c'est un génie. Finalement, c'est un des producteurs que nous avons le plus apprécié.

Comment s'est déroulée cette collaboration avec une personne que vous n'aviez pas choisie ?

Il n'a traité que deux titres et demis avec nous. Il possède une approche très musicale des choses, avec un côté un peu « geek » pour les sons. Mais le problème, c'est que tu perds le feeling si tu ne gardes pas une approche live. Globalement, c'était une bonne chose de travailler avec plusieurs producteurs parce qu'ils avaient tous des façons très différentes d'aborder l'enregistrement et le mixage.

Ceux qui ont écouté l'album le comparent à The Horrors, Depeche Mode ou The Killers. Qu'en est-il réellement ? Êtes-vous parvenus à un tel mélange ou la nature des Wombats a-t-elle pris le dessus ?

Pour tout te dire, je ne sais même pas qui a déjà écouté tout l'album ! Les gens ont parfois besoin de se référer à quelque chose qu'ils aiment, mais personnellement, et cela reste valable pour le groupe, je ne traîne pas mes influences derrière moi. Une chanson, c'est une chanson, n'importe quel genre peut convenir.

Personnellement, quelles sont tes influences au départ ?

Quand j'étais gamin, je n'étais pas fan d'un groupe ou d'un guitariste. J'aimais l'idée de faire de la musique que j'aimais écouter. J'adorais Weezer, Nirvana, Smashing Pumpkins. C'était le grunge ! J'ai grandi avec les années 90s.

Pas de Britpop pour toi alors. Tu étais plutôt américanisé...

J'ai grandi en Norvège, et notre influence majeure a toujours été les Etats-Unis même si j'adorais Blur, bien que je pense qu'ils étaient presque un groupe grunge, mais à l'anglaise. A l'époque, je n'aimais pas Oasis, j'ai appris à les apprécier plus tard. A la base, je jouais de la musique classique jusqu'au jour où j'en ai eu marre de jouer d'un instrument utilisé pour de la musique que je n'écoutais pas.

Quel instrument ?

Du violoncelle, mais ce n'était pas assez créatif. Pourquoi m'embêter à jouer d'un instrument que tant d'autres maîtrisent bien mieux que moi ? Je savais lire les notes, ça m'a été utile par la suite lorsque j'ai mis mon expérience du classique au service du rock.

Tu n'as jamais souhaité utiliser le violoncelle dans les chansons des Wombats ?

Nous l'avons fait dans le premier album ! Pour l'un des titres du prochain disque, nous allons enregistrer les cordes à Abbey Road. Je ne sais pas si je vais faire partie de l'orchestre cependant. Je pense qu'il faudra embaucher quelqu'un parce que cela fait longtemps que je n'ai pas joué. Je foutrais tout en l'air (rires) !

Tu as dit tout à l'heure qu'il y avait plus de synthés sur cet album. Était-ce une tentative pour obtenir un son plus 80s ou une lassitude de la guitare ?

C'est la seconde option. Nous aimions bien l'idée de jouer de plusieurs instruments sur scène, le but du jeu étant de savoir combien de sons il était possible d'émettre simultanément !

Votre dernière tournée avait été plutôt dure. Vous aviez déclaré que vous étiez nerveusement épuisés à la fin, est-ce la raison pour laquelle vous avez un break de deux mois au milieu de la tournée cette fois-ci ?

Non... nous voulions simplement faire un peu de promotion avant la sortie de l'album, je pense que c'est la seule raison. Ces dates ne seront pas réellement un trou dans l'emploi du temps du groupe, d'autant plus que nous avons beaucoup de passages en radios et télévisions de prévus. Avec un peu de chance, nous allons aussi pouvoir rencontrer les fans, mais ce ne sera définitivement pas du repos.

Tu es norvégien de naissance puis tu as déménagé à Liverpool. Pourquoi cette ville ?

J'ai choisi Liverpool pour son université. Elle a une très bonne réputation en Norvège. J'entends par là que c'est l'université fondée par Paul McCartney ! Je voulais absolument aller à l'école de Paul McCartney (rires) ! Maintenant, je pense que je vais y rester plus longtemps, ma copine est originaire de Liverpool donc je suis un peu coincé !

Si tu devais conseiller un groupe pour nos lecteurs, quel nom donnerais-tu ?

J'écoute beaucoup les Miniature Tigers, ils sont de New York. En majorité, je préfère les vieux groupes et je ne trouve pas grand chose qui me plaise en ce moment. L'année dernière, il y avait Phoenix et Passion Pit. PVT aussi, ils sont très bons en live. J'écoute de tout... tant qu'il y a quelque chose dedans qui m'inspire.