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Ash

Interview publiée par Alice le 25 juin 2004

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Assurer la première partie d'un concert des Pixies est une chose qu'aucun groupe de rock ne saurait refuser, et c'est dans cette optique que nous rencontrions Mark Hamilton, bassiste de Ash, à l'occasion de ce fameux concert donné au Zénith de Paris il y a quelques jours...

Alors qu'est-ce que ça te fait de jouer en première partie des Pixies ce soir ?

Mark : C'est comme un rêve qui devient réalité ! On n'a jamais eu l'occasion de les voir sur scène avant qu'ils ne se séparent et on n'aurait jamais cru les voir un jour jouer ensemble. Donc lorsqu'on a entendu qu'ils allaient se reformer, on a demandé à notre manager de tout faire pour qu'on puisse faire leur 1ère partie au moins pour une date. On doit aussi jouer avec eux à Berlin et il y aura peut-être une autre date plus tard.

Meltdown est sorti il y a quelques semaines maintenant, est-ce que tu le perçois comme un tournant dans la carrière de Ash ?

Mark : Je ne sais pas si c'est réellement un tournant dans notre carrière, c'est un peu le chapitre suivant. Ca fait déjà 10 ans que l'on existe, on a beaucoup joué au Royaume-Uni puis en Europe. Après, on est parti aux Etats-Unis où on a passé pas mal de temps et où on a travaillé avec un nouveau producteur. Tout le monde a une chanson et un album préféré mais c'est difficile pour nous de dire si tel ou tel album est meilleur que l'autre. On a tendance à dire que le dernier album sorti est toujours le meilleur mais c'est vrai que les nouvelles chansons sont sympas à jouer en concert.

Vous avez souvent dit dans le passé que Owen Morris, votre ancien producteur, était presque un membre du groupe et pourtant vous avez travaillé avec quelqu'un d'autre pour Meltdown...

Mark : Oui, c'était une décision super difficile à prendre et ça faisait assez bizarre en fait. Free All Angels était déjà assez pop et on n'avait pas envie de refaire la même musique donc Owen a dit lui-même que si on voulait essayer autre chose, ça ne posait aucun problème. On a rencontré Nick Raskulinecz à Los Angeles, il a écouté nos démos et a dit qu'il produirait Meltdown mais il ne nous a pas vraiment laissé le choix. Il avait déjà produit One By One des Foo fighters, qui ne sont pas si loin de nous musicalement parlant, donc c'était agréable de travailler avec lui. Nick semblait juste être la bonne personne.

Vous êtes en train de devenir de plus en plus populaire et pourtant il semblerait que vos fans les plus anciens s'éloignent petit à petit. Est-ce que tu as une explication à cela ?

Mark : Je ne sais pas très bien comment ça se passe ici mais à l'époque où nous avons commencé, nos fans avaient le même age que nous, c'est-à-dire la vingtaine, alors qu'aujourd'hui, ces mêmes personnes approchent de la trentaine. En plus, c'est très difficile pour chaque nouvel album de conserver les mêmes fans qu'au début, ils évoluent et passent à autre chose. Donc on essaye à la fois de garder le maximum de fans de nos débuts et de faire venir aussi des nouveaux. Regarde les Red Hot Chili Peppers par exemple, ils deviennent de plus en plus populaires mais ils ne se réinventent plus vraiment. Au concert d'hier soir, la moitié des gens de la foule n'avaient même pas 20 ans, c'est complètement fou !

Que penses tu des gens qui parlent tout le temps de 1977 comme d'une véritable référence ?

Mark : Je ne sais pas trop parce que Free All Angels a bien marché au Royaume-Uni. En même temps, 1977 est notre plus gros succès donc c'est normal quelque part que les gens s'y réfèrent.

Il semblerait que vous ayez moins de succès en France que dans d'autres pays d'Europe, tu sais pourquoi ?

Mark : C'est quelque chose qu'on n'a jamais bien compris mais en même temps, on n'a jamais été chez le même label d'un album à un autre. Mais bon, tout ça, c’est l'industrie de la musique et on ne peut rien y faire ! Pour nos deux derniers albums on a fait pas de mal de promo en France mais ça n'a jamais vraiment décollé. Enfin, on ne va pas abandonner pour autant !

Tu trouves ça dur de jouer en province ici ?

Mark : A chaque fois qu'on a fait une tournée, c'était devant une centaine de personnes. Mais je crois que le plus important c'est de passer à la télé, à la radio et ce genre de choses. Ce n'est que comme ça qu'on peut se faire connaître. Keep pluging away...

Est-ce qu'il y a des chances pour que Ash revienne bientôt en France ?

Mark : Oui c'est prévu dans la prochaine tournée que l'on fasse peut-être quelques dates en France, au moins à Paris. On en parlait hier avec notre manager.

Pourquoi est ce que vous changez le logo du groupe pour chaque album ?

Mark : Simplement parce qu'à chaque fois, l'ancien logo ne correspond plus vraiment au nouvel album. On avait envie d'avoir quelque chose de différent pour Meltdown.

Charlotte est la première du groupe à se lancer dans l'aventure solo. Comment gérez-vous ce type de projet parallèle au sein du groupe ?

Mark : Ca ne nous dérange pas vraiment. Charlotte avait un paquet de chansons qui n'auraient pas fonctionné avec Ash donc c'est cool qu'elle ait pu les enregistrer. Cela aurait été très frustrant pour elle d'avoir plein d'idées et de ne pas pouvoir les concrétiser. Nous, ça ne nous dérange pas parce que c'est vraiment son truc, c'est indépendant du groupe.

Comment vois-tu l'avenir de Ash après presque 10 ans d'existence ? Tu t'imagines dans 10 ans ?

Mark : Je ne sais pas, dans 10 ans j'aurais 37 ans ! En fait, ça fait 15 ans que nous jouons ensemble et 12 ans que Ash existe. Mais bon, on ne se projette pas dans le futur, on vit le moment présent.