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Clinic

Interview publiée par Fab le 27 juillet 2004

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Près de 3 ans après Walking With Thee, Clinic nous reviennent avec un nouvel album aussi étrange que les précédents. Carl, batteur du groupe, nous présente ses camarades ainsi que leur nouvel opus...

Content d'être à Paris ?

Carl : Oui bien sûr ! On est arrivés hier soir comme ça on a pu passer une soirée tranquille et aujourd'hui on s'occupait des interviews et de la promo. On repart en Angleterre dans la soirée normalement.

Est-ce que tu peux me présenter un peu le groupe pour les gens qui ne vous connaîtraient pas ?

Carl : On avait déjà joué ensemble dans des groupes avant qu'on ne décide de former Clinic en 1997. Ade et Hartley se connaissaient depuis l'école et ont joué dans différents groupes déjà, tout comme Brian et moi. C'est lui qui m'a présenté à eux en 1994 et on a commencé à se fréquenter à ce moment là.

Et pourquoi avoir choisi le nom de Clinic ? Vos parents voulaient vous voir devenir médecins ?

Carl : Non, on n'était pas assez intelligents pour devenir docteurs ! La raison principale vient d'un documentaire hollandais sur les hôpitaux qu'on avait vu à l'époque de Noël il y a quelques années, il s'appelait « Klinik » avec deux K. Je ne sais plus pourquoi mais on avait trouvé ce nom amusant et on avait décidé de le garder en changeant les K par des C pour que ça sonne plus musical.

Vous avez toujours eu la particularité des porter des déguisements de médecins sur scène, comment ça vous est venu ?

Carl : Pour nous c'est un avant tout un déguisement, c'est une façon de présenter le groupe avec un uniforme qui nous procure une vraie identité. On trouvait aussi ça assez amusant de porter des masques sur scène, ça collait bien avec notre musique.

J'ai souvent vu des gens vous comparer avec le Velvet Underground, c'est un groupe que vous appréciez ?

Carl : Oui tout à fait, par contre je ne suis pas tout à fait d'accord avec les comparaisons musicales entre eux et nous. Il y a peut-être un coté expérimental et un son très pop, des mélodies qui se ressemblent et aussi des similarités dans les sonorités de nos chansons, mais je pense que musicalement on est quand même différents. En tout cas je comprends qu’on puisse faire des comparaisons.

Et donc quelles sont vos autres influences ?

Carl : C'est vraiment très varié, on a tous une très grosse collection de disques. A nous tous on écoute vraiment tout un tas de groupes très variés, que ce soit des groupes à singles ou du garage rock. On prend des petits trucs de tous les cotés, dans la musique électronique, dans le prog rock...

Votre musique semble être plus basée sur les claviers que sur les guitares, tu es d'accord avec ça ?

Carl : Oui je crois que ce qui fait notre identité ce sont les claviers et les distorsions qu'on fait avec. On se sert aussi des guitares mais d'une façon beaucoup plus soft, et la présence des claviers nous permet de créer une sorte d'atmosphère particulière. Toutes ces choses contribuent à notre son.

Votre nouvel album sort à la fin du mois d'août, pourquoi l'avoir appelé Winchester Cathedral ?

Carl : On a choisi ce nom parce qu'il sonnait très 60s ou 70s et on trouvait aussi ça très amusant. Ca représente tout un tas de choses de notre culture et ça a une sonorité très anglaise en même temps. Winchester est une bonne représentation de l'archétype anglais, avec toutes ses rues, sa place et sa cathédrale... c'est très typique de l'Angleterre.

Tu as l'impression que le son du groupe a évolué entre vos deux derniers albums ?

Carl : Oui je pense qu'on ne se sert pas des instruments de la même façon. Walking With Thee était parfois un album assez space, assez froid même, alors que Winchester Cathedral est plus passionné. On utilise aussi le piano de façon moins étrange, beaucoup plus classique. Winchester Cathedral est composé avec des instruments plus simples et de façon beaucoup plus acoustique.

Vos fans peuvent télécharger gratuitement Vertical Take Off For Egypt sur votre site officiel. Pourquoi ne pas faire payer comme beaucoup de groupes ?

Carl : Je ne sais pas trop, vendre une chanson sur internet ce serait... Enfin tu sais j'ai regardé il y a quelques jours sur le web et j'ai vu que notre nouvel album est déjà téléchargeable un peu partout. Je crois qu'on a décidé d'offrir ce titre sans rien faire payer pour permettre aux gens d'écouter un morceau inédit, et puis ça change des habitudes de nos jours où on te demande constamment de payer pour tout. En quelque sorte on a fait un retour aux sources en offrant le morceau, on dit juste aux gens de prendre le morceau et de l'écouter.

The Magician est le premier single tiré de Winchester Cathedral. Pourquoi l'avoir choisi ?

Carl : Je crois que c'est un des morceaux qui fonctionne dès la première écoute, il est assez enjoué et quand tu écoutes l'album il te fait sourire. Il est assez attachant et il semble avoir le potentiel pour être diffusé à la radio.

Et vous pensez faire un vidéo clip ?

Carl : Oui on l'a déjà tourné. On avait une certaine idée pour un concept et on avait même écrit une sorte de scénario avec les autres membres du groupe. On a ensuite contacté une équipe de designers très doués qui ont créé un petit film dans le style des Monty Pythons. C'est vraiment très réussi.

Tu as une idée de quels autres morceaux pourraient être de bons singles ?

Carl : Les prochains singles seront Circle Of Fifths, puis Falstaff. On pense éventuellement à sortir un 4ème single en double face-A avec Country Mile.

John Peel, l'animateur de Radio1, vous a toujours soutenu. Tu penses que son aide a été précieuse pour Clinic ?

Carl : Oui sans aucun doute ! En Angleterre c'est vraiment difficile d'être diffusé à la radio et d'être au goût des programmateurs mais John Peel se moque de ça et il diffuse simplement la musique qu'il aime, que ce soit le dernier groupe à la mode où quelque chose de totalement inconnu. Il encourage aussi énormément les groupes qu'il aime, il les invite à venir faire des sessions et à se montrer le plus possible. A chaque fois qu'on a sorti un album il a parlé de nous et nous a invité à venir faire une session à l'antenne, ça nous a vraiment été bénéfique.

Votre dernier concert en France, en novembre dernier, a été perturbé par les problème de voix de Ade. Tu peux me raconter ce qu'il s’était passé ?

Carl : Oui on était en tournée et Ade est tombé malade, on a fait des essais quand même mais finalement ce concert parisien fût notre premier en tant que trio. Ade a dû rentrer à Londres et les deux concerts suivants ont aussi été donnés sans lui. C'était assez effrayant de jouer sans chanteur mais on est allés de l'avant et on a réussi.

C'était la première fois que ce genre de chose vous arrivait ?

Carl : Oui et j'espère que c'est la dernière !

On peut donc considérer que le dernier vrai concert parisien de Clinic date de 2002 quand vous aviez joué à la Boule Noire avec Vue et And You Will Know Us By The Trail Of Dead. Tu te souviens un peu de ce concert ?

Carl : Oh oui c'était super ! On avait déjà tourné avec ...Trail Of Dead et il y avait une atmosphère géniale ce soir là. Le concert s'était très bien passé lui aussi, ça avait été très excitant de jouer devant tous les gens présents. Le public était venu pour passer une vraie soirée rock, ça avait beaucoup contribué à l’ambiance et je crois que c'est vraiment le meilleur concert qu'on ait donné en France.

Tu n'avais pas trouvé ça étrange de faire jouer ensemble des groupes si différents ?

Carl : C'est vrai que même si les groupes présents faisaient tous du rock c'était assez bizarre, mais au final ça avait bien fonctionné.

On peut espérer vous revoir bientôt en tournée en France ?

Carl : Rien n'est encore confirmé mais on va probablement partir en tournée à partir du mois de septembre. On a déjà une tournée de prévue en Angleterre à partir du 20 juillet et aussi une autre aux Etats-Unis en octobre donc je pense qu'on jouera en Europe entre les deux. On devrait donner 4 ou 5 concerts en France dans des villes comme Paris, peut-être Bordeaux et d'autres grandes villes.

Vous avez déjà fait beaucoup de tournées aux Etats-Unis, ça marche bien pour vous là-bas ?

Carl : Si je ne me trompe pas on a déjà fait 4 tournées aux Etats-Unis et on a toujours eu de très bonnes réactions du public. Je crois que dans ce pays il existe vraiment des amateurs pour des groupes moins connus, plus alternatifs que ce qu'on entend à la radio. On est très fiers de voir des groupes comme nous réussir à faire plaisir à des gens, c'est toujours sympa de partir jouer là-bas et on apprécie beaucoup ça.

Pour finir voilà le questionnaire Sound Of Violence. Quel est ton ... préféré ?

Groupe

Carl : Je crois que Sonic Youth est mon groupe préféré, surtout parce qu'ils ont su durer depuis des années et continuer à bien marcher.

Chanson

Carl : C'est horrible de devoir n'en choisir quune... ce serait une chanson des Beach Boys que j'adore, elle s'appelle Heroes And Villains.

Livre

Carl : C'est vraiment dur, je lis beaucoup de livres et j'ai du mal à en choisir un. J'ai beaucoup aimé celui que je viens de terminer mais j'ai oublié son nom... c'est un vieux livre qui raconte l'histoire d'un homme qui découvre le cadavre d'un chien et qui décide d'enquêter pour découvrir qui est son meurtrier. C'est une histoire assez triste et assez étrange mais c'est très réussi.

Film

Carl : Un de Stanley Kubrick... peut-être 2001 : l'odyssée de l’espace.

Lieu pour donner un concert

Carl : Le lieu le plus intéressant où on a joué était un amphithéâtre en bord de mer avec le coucher de soleil qui nous éclairait, on assurait la première partie de Radiohead ce soir là.

Equipe de football

: Je m'attendais à cette question... mais depuis l'Euro j'évite de penser au football.