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Tusks

Interview publiée par Pierre-Arnaud Jonard le 29 novembre 2017

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Emily Underhill vient de sortir sous le nom de Tusks son premier album, Dissolve, après une poignée d'EPs et singles remarqués. Un disque atmosphérique et planant qui consacre le talent de la jeune britannique. Rencontre avant son premier concert parisien en tête d’affiche.

Le nom Tusks vient, je suppose de l'album de Fleetwood Mac du même nom ?

Tout à fait. Je pensais à un nom pour mon projet et ma mère m'a donné ces livres 1001 Chansons ou 1001 albums. Je ne sais pas si vous avez fait cela en France. En les feuilletant, je suis tombé sur « Tusks » et je me suis dit que c'était parfait comme nom.

Fleetwood Mac est un groupe qui t'a influencée ?

J'ai grandi en les écoutant. A la maison, mes parents les passaient sans arrêt tout comme Joni Mitchell et les Beatles. J'ai baigné là-dedans.

Tusks c'est pour toi un groupe ou un projet solo ?

C'est un projet solo.

Tu as sorti un EP sous ton nom auparavant. Pourquoi avoir changé de nom pour ce projet ?

J'ai changé de nom en devenant Tusks lorsque j'ai commencé à imaginer ma carrière musicale de façon vraiment sérieuse. A l'époque où j'ai sorti des disques sous mon nom, j'étais encore à la fac, ne savais pas encore ce que j'allais faire. Et puis, il y a aussi l'évolution musicale. Tusks ne sonne pas exactement comme ce que je proposais autrefois même s'il y a bien sûr des similitudes.

Ton album va du folk à la new wave. Tu as l'air très éclectique quant à tes goûts musicaux...

Folk ? Tu penses ? Je n'aurais pas imaginé que je sonne folk. J'écoute beaucoup de choses : de la pop, des bande originale de films, des trucs électro. J'adore produire de la musique avec à l'esprit le son des musique de films.

Tu as passé beaucoup de temps en studio ?

Nous avons enregistré une grande partie de l'album en France près de Lyon. Nous n'avions pas un gros budget alors nous sommes venus là-bas. Nous y avions passé cinq ou six jours. Le reste du disque, je l'ai enregistré dans le garage de mes parents. C'est vraiment un disque DIY.

Ton travail de productrice t'a-t-il aidé pour réaliser cet album ?

Je pense, oui. J'aime beaucoup l'électro. J'ai déjà remixé des artistes et c'est quelque chose qui m'a beaucoup plu. J'aime le travail de production et cela m'a donné des idées pour le disque. Tu vois les choses d'une autre façon lorsque tu produis et cela peut t'aider pour ta propre carrière.

Le disque est très atmosphérique...

Oui, c'est que j'ai voulu. Encore une fois, je pense que cela vient de mon amour des bandes originales.

Comment as-tu signé chez One Little Indian ?

Je les avais invités à l'un de mes concerts il y a deux ans. Je les avais suggérés à mon manager en lui disant que c'était un label que j'aimais particulièrement. J'aime le fait qu'il y ait beaucoup de femmes musiciennes chez eux.

Il y a de nombreux morceaux sur l'album qui font référence à des noms de ville, comme Toronto, Paris ou Londres. Pourquoi cela ?

Toronto, je l'ai écrite dans cette ville. Paris est une chanson qui m'est venue après les attaques du Bataclan. Elle m'a été inspirée par le témoignage de quelqu'un qui avait vécu ces événements. Je ne me souviens plus s'il était lui même au Bataclan ou si c'est sa femme qui y était mais son récit m'avait bouleversée. London Thunder, j'y ai pensé en rentrant en Angleterre après une tournée. Sans doute le fait de revenir enfin au pays après en être partie un moment.

Pourquoi avoir choisi de reprendre Foals avec London Thunder ?

Je trouve que c'est un super morceau. Je l'ai joué d'une manière totalement différente de l'originale car je trouve qu'autrement une reprise n'a guère d'intérêt.

Ton travail est très personnel. Tu as déjà trouve ta voie. As-tu malgré tout des influences ?

Le travail de Daughter m'influence tout comme celui de Explosion In The Sky ou Sigur Rós. Je pense que je serais allée dans une direction à la Explosion In The Sky avec quelque chose de plus psychédélique si j'avais eu un budget plus conséquent.

Tu as récemment tourné au Canada et aux États-Unis. Qu'en as-tu retiré ?

C'était ma première tournée dans ces pays. Cela a été une super expérience. Tu apprends beaucoup à jouer dans des pays comme ça, aussi immenses. J'ai joué un mois là-bas. Cette année 2017 aura été intense niveau tournée. J'ai besoin d'un petit break avant de repartir sur la route au printemps.