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Sons And Daughters

Interview publiée par Fab le 18 juillet 2011

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Proches de Franz Ferdinand et membres actifs de la scène écossaise, Sons And Daughers ont brisé plusieurs années de silence avec la parution de Mirror, Mirror chez Domino Records il y a quelques semaines. Rencontre avec un quatuor toujours adepte d'un certain minimalisme...

Votre absence depuis la sortie This Gift a été plus longue qu'à l'accoutumée, pourquoi une telle attente ?

Il nous a fallu environ deux années pour écrire Mirror, Mirror dans une salle de répétition que nous partagions avec des amis à Glasgow. Ailidh a aussi eu un enfant et nous avons tous été plus ou moins occupés par différentes choses dans nos vies. Nous souhaitions que cet album soit le meilleur possible et nous avons donc pris le temps que nous estimions nécessaire pour y parvenir.

Comment expliquez-vous ce besoin de toujours prendre votre temps pour chacun de vos disques ?

Nous tentons systématiquement de créer quelque chose de nouveau et de différent du précédent album. Cette fois-ci, la tâche la plus ardue a été de réussir à écrire des chansons se distinguant vraiment des précédentes. C'est pour cela que nous avons consacré beaucoup de temps à nos expérimentations avec de nouveaux instruments de manière à incorporer des éléments différents, comme les synthés par exemple. C'est un aspect que nous envisageons de développer depuis longtemps mais jusqu'à maintenant nous n'avions encore jamais trouvé la bonne façon de le faire.

Domino Records est réputé pour soutenir ses artistes et leur offrir les meilleures conditions de travail possible, notamment en terme de temps. Votre mode de travail aurait-il été compatible avec une maison de disques ?

Si nous avions notre propre label, oui. Domino Records sont toujours d'un grand soutien pour tous leurs artistes, ils ne les poussent jamais à travailler trop rapidement ou à sortir un album prématurément. C'est quelque chose que j'admire beaucoup et je pense que c'est une des raisons pour lesquelles les artistes du label se montrent souvent si créatifs.

Beaucoup de groupes ont tendance à développer et enrichir leur son au fil des sorties... contrairement à vous qui avez peut-être signé votre disque le plus minimaliste à ce jour. Était-ce votre volonté dès le début de son écriture ?

Les chansons que nous écrivions à nos débuts étaient déjà dépouillées, juste les instruments de base avec la guitare, basse et batterie en plus du chant. Nous pensions déjà que la simplicité est une forme de puissance. Sur cet album, nous avons cherché à aérer nos chansons contrairement à celles de This Gift qui étaient très denses. Tout l'album a été enregistré sur 16 pistes, il nous fallait donc être très précautionneux par rapport aux différents éléments que nous conservions au final. Bien que l'ensemble puisse sembler minimaliste, il s'en dégage une véritable atmosphère. Parfois il est plus bénéfique de dépouiller certains arrangements que de vouloir utiliser trop de sons.

Cet album ne sera-t-il pas plus simple à jouer en concert que le précédent ?

Pas vraiment, le fait de jouer de nouvelles chansons est toujours une forme de challenge. Cette fois-ci, nous allons devoir utiliser de nombreux effets, samples ou sons de claviers, mais la technologie rend ce genre de choses beaucoup plus simple qu'auparavant.

Après avoir fourni un travail très ambitieux avec Bernard Butler sur This Gift, pourquoi ce choix du retour au minimalisme ?

Chaque disque que nous enregistrons est d'une certaine manière une réponse au précédent. This Gift était notre réponse au son minimal et sec de The Repulsion Box ainsi qu'une tentative de renouvellement et de développement. De la même manière, Mirror, Mirror se place dans le prolongement de This Gift. C'était un nouveau challenge pour nous de créer une atmosphère différente et pas juste une reprise du travail effectué sur nos anciens disques.

Pourquoi avoir choisi Keith McIvor pour produire cet album ?

Nous sommes amis depuis plusieurs années et ses goûts musicaux sont excellents. Nous avons pensé qu'il serait un très bon producteur et qu'il nous apporterait des idées fraîches de par son statut de DJ. Sa vision des arrangements diffère de celles des producteurs plus traditionnels. Le fait qu'il n'ait encore jamais produit le moindre disque était un point positif pour nous, nous savions que ses idées seraient encore fraîches et que son point de vue serait désinhibé.

Il n'avait jusqu'alors jamais produit un album complet pour un artiste, aviez-vous des réserves sur ce point ?

Cela aurait pu constituer un risque si nous ne connaissions pas Keith depuis longtemps. L'amitié que nous avons tissée était rassurante pour nous, nous savions déjà que nous étions sur la même longueur d'ondes avec lui. De ce fait, l'atmosphère en studio était propre à la relaxation.

Au final, cet album correspond-il à l'image que vous vous en faisiez avant de l'enregistrer ?

Lorsque nous avons commencé à écrire les nouvelles chansons, nous n'avions pas la moindre idée de ce que cet album pourrait devenir... mais au final nous sommes ravis du résultat. C'est de très loin l'album dont nous sommes les plus fiers mais aussi le plus abouti d'un point de vue créatif.

Les atmosphère des chansons sont majoritairement sombres, comment l'expliquez-vous ?

La musique ainsi que les paroles n'ont pas été influencées par un élément spécifique, cette atmosphère est pour ainsi dire apparue inconsciemment. Je ne saurais pas comment l'expliquer !

Vous avez souvent évoqué les films et le cinéma comme des sources d'influence pour Sons And Daughters. Comment cela se traduit-il au sein de ce disque ?

Pour moi, la musique et les films peuvent t'inspirer des humeurs ou donner des naissance à des atmosphères. Lorsque je ressens quelque chose en regardant un film, je peux être tenté de le reproduire en écrivant une chanson. Je ne pense pas qu'Adele fonctionne de la même manière mais c'est une vraie amatrice de films et de personnes comme Dario Argento. Pour en revenir à la question, il est toutefois impossible de sortir du lot un élément particulier se reflétant dans nos chansons.

Quelle est la signification du titre de l'album, Mirror, Mirror ?

Le titre est inspiré par la scène de Blanche Neige que tout le monde connait, mais il y a une signification plus profonde. L'enregistrement de l'album a été accompagné d'une réflexion intense, à la fois personnelle et en tant que groupe. D'une certaine manière, nous nous regardions nous-mêmes afin de voir les choses que nous aimerions voir changer.

Vous aviez choisi de présenter Breaking Fun en tant que premier single extrait de l'album. Etait-ce un choix évident pour vous ?

Je pense qu'il aurait été possible de choisir n'importe quel titre sans que cela soit réellement surprenant. Finalement, Breaking Fun est la chanson sur laquelle nous sommes tous tombés d'accord très rapidement.

L'album a été enregistré à Glasgow même, en quoi cette expérience s'est-elle avérée différente des précédentes ?

Tout d'abord, il était appréciable de nous sentir chez nous avec tous nos proches à nos cotés. Le studio dans lequel nous avons travaillé appartient à un ami, Sam Smith, et l'atmosphère était donc très accueillante en plus de nous simplifier la tâche. Dans cet état d'esprit, il était plus simple d'expérimenter de nouvelles choses. Si nous avions décidé de louer un studio plus renommé, les coûts auraient été très différents et la pression aurait rendu l'expérience plus stressante. Il aurait fallu que tout soit achevé plus rapidement. La salle dans laquelle nous étions installés ressemblait plus à une salle de jeu, c'était un plaisir de nous y rendre tous les jours !

Vous n'êtes plus partis en tournée depuis longtemps, quels sont vos projets ?

Jusqu'à maintenant nous avons toujours donné beaucoup de concerts au Royaume-Uni et aux États-Unis mais nous aimerions nous consacrer un peu plus à l'Europe désormais. Nous réfléchissons déjà à des possibilités pour les dates à venir...