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We Were Promised Jetpacks

Interview publiée par Claire le 3 octobre 2011

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Belle soirée rock avec FatCat à la Flèche d'Or le mois dernier en compagnie des groupes Mazes, The Twilight Sad et We Were Promised Jetpacks. Ces derniers, en provenance de Glasgow, entamaient ce soir-là une tournée européenne et américaine promettant d'être épique. Rencontre avec le groupe à quelques heures de ce concert parisien dans une ambiance détendue sous les prémices d'un été indien...

Vous allez jouer dans quelques heures le premier concert de cette tournée FatCat. Comment vous-sentez vous?

Sean : Très bien ! On est ravis d'être de retour sur la route. Et commencer par Paris, c'est loin d'être l'horreur (rires) !

Justement, êtes-vous dans l'expectative quant à ce public parisien qu'on dit parfois très attentiste ?

Sean : Non, on espère juste que le concert leur plaira. Évidemment, les publics, d'un pays à l'autre, sont assez différents, mais je suis sûr que l'on va vraiment s'éclater et que les gens vont adorer.

Vous partez en tournée avec deux autres groupes, Mazes et The Twilight Sad. Pensez-vous qu'il est important pour les groupes de tourner, voyager, enregistrer ensemble de nos jours, et qu'est-ce que cela apporte à votre musique?

Darren : Tu sais, Mazes et Twilight Sad, c'est avant tout nos potes. Donc partir en tournée avec eux, c'est vraiment génial. Et c'est vrai que cela est enrichissant pour nos groupes respectifs. Non pas qu'on se compare, bien sûr, mais voir les autres sur scène, presque tous les soirs, cela nous donne de nouvelles idées pour le groupe, ça nous ouvre des fenêtres sur d'autres sons. C'est plutôt cool en fait. Et quand on part en tournée, on a l'habitude d'emmener nos amis, donc là c'est coupler l'utile à l'agréable. En plus, entre Mazes, Twilight Sad et nous, personne ne se considère comme la première partie de l'un ou de l'autre et ça nous permet d'être plus proches.

Votre deuxième album, In The Pit Of The Stomach sort au début du mois d'octobre. Y avait-il beaucoup de pression entourant son enregistrement et sa sortie, car These Four Walls avait plutôt bien marché ?

Sean : Il y en avait bien sûr, mais pas tant que ça en fait. Clairement, on se savait attendus au tournant mais je pense qu'on n'en a jamais vraiment parlé et que l'on a écrit et enregistré, bidouillé nos démos comme si le premier album n'avait pas existé. On savait dès le départ avec qui on voulait bosser, et ça nous a vraiment facilité la tâche.

Vous avez récemment déclaré que l'enregistrement de cet album avait été totalement différent de celui du premier. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Sean : En effet, quand on a enregistré These Four Walls, on n'y connaissait rien. On était quatre jeunes... jouvenceaux en quelque sorte (rires). Du coup, on a tout enregistré en direct, tous les instruments en même temps, du live total. Pour cet album, maintenant qu'on a compris comment ça marche, on a pris notre temps, on a bossé et retravaillé chaque piste individuellement. Bref, on a voulu faire quelque chose de beaucoup plus ciselé.

Quelles qualités souhaitiez-vous garder du premier album pour ce nouvel opus ?

Darren : On ne voulait surtout pas quelque chose de pompeux ou de sur-produit. Donc on s'est attaché, envers et contre-tout, à garder notre côté spontané.

Ce nouvel album sonne très bande originale de film. Vous semblez avoir voulu donné une ambiance, un ton général à votre album qui reflète un côté très cinématique. Etait-ce quelque chose que vous souhaitiez dès le départ ?

Sean : Pas vraiment en fait. C'est vrai que l'on voulait un album très concis, bien structuré, avec un début et une fin. Si les gens pensent que ça sonne comme une bande originale, c'est qu'on a bien réussi !

Pourriez-vous nous parler de l'artwork de cet album qui, pour le moins que l'on puisse dire, est assez sombre...

Sean : En fait, on voulait un grand vautour sur la pochette. Pourquoi ? On n'en sait rien, vraiment! C'est venu comme ça. On a donné au designer des mots clés, des paroles de notre album et mélangé à ce fameux vautour, ça a donné cette pochette qui, au départ, n'était vraiment pas destinée à être aussi dark. Parce qu'on n'est pas un groupe sombre ou dépressif !

Vous êtes signés chez FatCat. Qu'est-ce que cette maison de disque indépendante représente pour vous et que vous apporte-t-elle ?

Darren : Les gens qui y bossent sont toujours là pour nous soutenir et nous aider. Ils n'ont jamais essayé d'insuffler au groupe une certaine direction artistique. En fait, ils nous ont pris tels que nous sommes et nous ont toujours encouragé sur la voie que nous, groupe, souhaitions poursuivre en nous faisant une confiance totale. On était censé sortir cet album il y a deux mois, c'était un peu la deadline que l'on nous avait donnée mais le patron nous a clairement dit qu'il ne fallait pas qu'on se gêne pour prendre notre temps. En fait, FatCat est beaucoup plus attaché à la réussite du groupe et de l'album en tant qu'artiste et objet culturel qu'au fait d'être dans la promotion pure et dure pour un album dont on ne serait pas satisfait. Et c'est vraiment très agréable d'être respecté de cette façon.

Vous avez enregistré cet album en Islande, ce qui est plutôt inhabituel. Pourquoi ce choix ?

Sean : C'était surtout beaucoup moins cher qu'en Grande-Bretagne ! Déjà, le studio là-bas appartient à FatCat, donc pas besoin de faire un planning de réservation. Si on voulait y bosser jusqu'à trois heures du matin, venir le dimanche, bref y travailler 24 heures sur 24, bosser réellement à notre rythme, on pouvait. Tu ne peux pas faire ça à Glasgow, Edinbourg ou Londres – à moins peut-être d'y mettre un prix totalement prohibitif et encore, tu n'aurais jamais la liberté d'action offerte par ce studio. Même si on adore notre ville, on a préféré s'expatrier le temps de l'enregistrement.

Vous parliez de Glasgow précédemment. Glasvegas nous avaient déclaré qu'il devait y avoir quelque chose dans l'eau ou l'air écossais qui rendait les groupes de ce pays si particuliers. Êtes-vous d'accord ?

Sean : Je n'ai pas envie de dire qu'il n'y a rien mais je pense que c'est le fait d'être Écossais qui nous rend spéciaux aux yeux des autres pays ! Surtout pour les Américains en fait (rires) ! Sérieusement, je ne sais pas pourquoi mais ils adorent les Écossais ! Il y a beaucoup de très bons groupes dont personne n'a entendu parler et la musique qui se fait à Glasgow est vraiment super. Mais si je devais comparer le son des groupes de Glasgow avec ceux de... Manchester par exemple, je ne suis pas sûr que je trouverais des différences majeures.

Il y a donc beaucoup de compétition entre groupes en Écosse ?

Darren : Oui et non car bien que l'on soit nombreux pour un petit pays comme l’Écosse à faire de la musique, on n'en reste pas moins... peu nombreux. Le truc, c'est qu'on se connaît tous et ça ne nous viendrait pas à l'idée de se tirer dans les jambes. Chaque groupe encourage ses potes, est content quand ils réussissent, on se renvoie l'ascenseur pour certaines dates ou premières parties.
Sean : C'est plus quand on faisait de la musique au lycée que l'on était en compétition. Une fois que tu es adulte et que tu ne penses plus que le groupe d'à côté n'existe que pour te piquer des opportunités de concert, tu réalises que tous les musiciens sont plus ou moins dans la même galère et qu'il vaut mieux s'entraider.

vous êtes tous amis de lycée dans le groupe. Avez-vous continué d'apporter vos influences musicales ou avez-vous tous dorénavant les mêmes goûts ?

Sean : On a tous des goûts assez différents même si on se rejoint sur nos influences majeures comme The National. Dans l'ensemble, on essaie d'apporter notre touche tout en gardant cette volonté d'apporter une identité forte au groupe comme aux albums. Il est parfois difficile de se faire entendre mais on parvient toujours à exprimer notre point de vue et à écrire des titres qui nous semblent cohérents avec les goûts de tous. On essaie en tout cas de faire des chansons qui sont toujours meilleures que les précédentes.

Vous avez choisi Act On Impulse comme teaser pour l'album, quasiment le premier single en fait. Pourquoi ce titre ?

Darren : On savait qu'on ne le sortirait pas comme premier vrai single donc on s'est dit qu'on allait prendre une chanson du milieu de l'album qui serait assez excitante pour être à la fois teaser et symbolique de notre second opus. Techniquement, dès le départ, on savait quels titres seraient les futurs singles.

Quels sont ces futurs singles, donc ?

Sean : Le single tout juste sorti est Medicine et le prochain sera Human Errors. Ensuite, on verra...

Si vous deviez choisir le titre le plus symbolique de l'album, quel serait-il ?

Darren : Sans aucune hésitation, je peux parler au nom du groupe en disant Pear Tree.

Et si vous deviez résumer en quelques mots votre son, que diriez-vous ?

Sean : Certainement que l'on est avant tout un groupe live. Vous ne pourrez jamais vous imprégner de notre son autrement qu'en venant au concert. L'album est un avant-goût de ce que l'on donne réellement sur scène.

Vous démarrez donc votre tournée, ici, à Paris avant de partir pour plusieurs semaines sur les routes d'Europe et des Etats-Unis. Est-ce que le public français aura la chance de vous revoir avec cet album ?

Darren : Sans aucun doute, on a prévu de revenir à Paris au printemps 2012.