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Nine Black Alps

Interview publiée par Fab le 12 novembre 2005

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Le succès fut long à se dessiner mais Nine Black Alps semblent finalement placés sur de bons rails. La récente sortie française de leur premier album, Everything Is, ainsi que quelques concerts acclamés, devraient permettre à ces quatre jeunes anglais d'envisager le futur avec optimisme. Entretien avec Sam Forrest, leader de la formation...

Votre premier concert en France date de janvier dernier lorsque vous aviez assuré la première partie des 22-20s à Paris. Que retiens-tu de votre prestation ?

Je me souviens avoir essayé de parler français lors du concert. Je crois que j'avais dit quelques phrases vraiment horribles, comme "cette salle est vraiment rock 'n roll !"... je ne me pardonnerais jamais pour ce genre de chose, ça ressemble vraiment trop à du Bon Jovi !

Comment aviez-vous ressenti le fait de jouer devant un public qui ne vous connaissait absolument pas ?

Ce n'était pas aussi étrange que tu pourrais le penser... Le mois dernier nous avons donné quelques concerts aux Etats-Unis, dont un à Philadelphie devant une dizaine de personnes ! Les concerts de ce type ont un coté amusant, ils sont vraiment différents de nos shows habituels.

En dépit du succès de vos singles au Royaume-Uni, vous débutez seulement maintenant en France. Peux-tu présenter Nine Black Alps aux personnes qui ne vous connaissent pas ?

La première rencontre s'est déroulée dans un bar un peu glauque de Manchester durant l'été 2003. Ce club passait beaucoup de musique indie et nous étions resté toute une soirée là-bas à boire et discuter de tout et de rien. L'idée nous est alors venue de créer un groupe, ce qui n'était sans doute pas le meilleur choix à faire à cette époque car nous n'étions vraiment pas bons... La plupart d'entre nous n'avaient jamais joué dans un groupe, et je n'étais qu'un simple bassiste, sûrement pas un chanteur !

Je suppose que tu ne t'attendais pas à vivre de la musique à ce moment-là ?

Non, absolument pas ! J'avais presque abandonné l'idée de faire de la musique lorsque Nine Black Alps a été fondé. Mes premières expériences au sein de d'autres formations ne s'étaient pas vraiment bien passées car certains musiciens sont souvent égoïstes et égocentriques... J'en suis alors venu à vouloir trouver un travail normal. Contre toute attente, cette dernière tentative a parfaitement fonctionné et je suis ravi d'être devenu musicien !

Les journalistes vous comparent systématiquement à Nirvana depuis que vous vendez des disques, ce n'est pas un peu lassant ?

Pas du tout, à vrai dire je me fiche de ce genre de commentaires ! J'adore Nirvana, donc le fait d'y être comparé ne me dérange pas, mais je crois que certaines personnes n'apprécient pas que notre musique leur ressemble. Nous aimons jouer un rock rythmé et fort, tout en donnant une certaine importance aux mélodies. Certains de nos titres sont influencés par David Bowie et les Beatles, et pourtant les gens continuent de nous dire qu'on ne doit pas sonner comme Nirvana car c'est un groupe sacré ! Ce sont vraiment des bêtises...

Votre premier album est sorti il y a quelques mois, mais son titre, Everything Is, sonne vraiment comme une phrase non terminée...

C'est un simple de jeu de mots à la base. Beaucoup de groupes cherchent des noms trop compliqués et nous avons décidé de choisir quelque chose de simple et facile à retenir. Il n'était pas question que celui-ci soit poétique ou politique. Et puis ce titre offre également une question facile lors des interviews !
Chacun peut imaginer son titre : "everything is good", "everything is bad"... je ne sais pas quel serait le meilleur choix, c'est simplement un jeu de mots amusant !

Son enregistrement s'est déroulé à Los Angeles, avec le producteur Rob Schnapf. Etait-ce différent de la façon de la façon dont vous aviez travaillé jusque là ?

Notre musique n'a pas été affectée par ce changement, nous avons juste dépensé plus d'argent et pris notre temps. La plupart de chansons étaient déjà écrites au moment de partir aux Etats-Unis, et je ne pense pas que nous avions envie d'enregistrer des titres sonnant comme du Sheryl Crow ! La seule différence vient du fait que nous sommes devenus un peu plus fainéants, les séances d'enregistrement prenaient plus de temps qu'en Angleterre car nous vivions cette expérience comme des vacances.

Combien de temps êtes-vous restés là-bas ?

Environ un mois et demi... Je pense que tout aurait pu être bouclé en une dizaine de jours, mais quand tu es signé sur une major tu peux te permettre de prendre ton temps et de gaspiller de l'argent. J'aimerais beaucoup que l'enregistrement de notre second album soit simple et rapide, comme à nos débuts en quelque sorte.

Ce premier album contient deux titres très calmes, Behind Your Eyes et Intermission. Est-ce que ce genre de chansons fait partie intégrante de votre musique ?

Totalement ! Je n'ai aucun contrôle sur le type de chansons que j'écris, tout me vient très spontanément. Depuis quelques temps nous avons pris l'habitude de donner des concerts en acoustique en Angleterre, c'est une expérience très différente de ce nous proposons le reste du temps. C'est important pour moi de trouver une certaine variété au sein de notre musique.

Quatre single ont été tirés de Everything Is à ce jour, tu n'as pas l'impression qu'un cinquième serait de trop ?

Selon mois, trois singles auraient été suffisants. La sortie de Just Friends n'était pas vraiment nécessaire, mais notre maison de disque a besoin de fournir de nouvelles chansons aux radios afin de nous faire connaître. Je n'aime pas qu'un groupe soit constamment exposé de cette façon dans les médias, mais ce n'est que mon avis...

J'ai entendu dire que votre maison de disque souhaiterait rééditer Cosmopolitan en début d'année 2006...

Je ne sais pas vraiment quelle décision va être précise. D'un point de vue purement égoïste, j'aimerais rapidement retourner en studio pour enregistrer puis sortir un single inédit, un peu comme lorsque nous jouons quatre ou cinq bsides que personne ne connaît lors de nos concerts... nous pensons d'abord à notre propre plaisir. Sortir un single enregistré il y a plus d'un an n'est pas très excitant de notre point de vue.

Une décision a-t-elle été prise ?

Rien de définitif à ce jour, mais je pense que nous entrerons en studio dans le courant du mois de novembre pour enregistrer un éventuel nouveau single. Nous cherchons également avec quel producteur nous pourrions travailler, mais notre favori n'est pas très disponible ces temps-ci. Le choix de la personne est important car il influence forcément notre musique.

Combien de nouvelles chansons avez-vous écrites à ce jour ?

Environ une quinzaine durant ces derniers mois, en comptant le titre qui pourrait être notre futur single. Nous pourrions en enregistrer un certain nombre, mais tout est essentiellement une question de temps et d'argent. Notre son devrait évoluer dans les mois à venir, avec une certaine influence pop venant des La's par exemple. Le public actuel de nos concerts est relativement jeune, avec des tshirts de groupes punk ou grunge, et je pense que l'orientation musicale que nous suivons risque de les surprendre !

Vos différentes tournées vous ont permis de jouer avec de nombreux groupes, mais existe-t-il un groupe avec lequel tu rêverais de partir en tournée ?

Queens Of The Stone Age ! C'est probablement le seul groupe que nous adorons tous au sein de Nine Black Alps. En même temps, ils nous ridiculiseraient sûrement sur scène, alors je crois que je préfèrerais juste aller les voir à un concert. J'aimerais aussi pouvoir jouer avec PJ Harvey ou d'autres groupes vraiment doués sur scène.

Beaucoup de jeunes groupes ont également émergé durant l'année 2005, as-tu quelques favoris ?

The Cribs ! J'aime leur attitude, leur musique se rapproche assez de la notre et ils ne semblent pas obsédés par leur look au contraire de beaucoup d'autres groupes.

Le mois prochain vous donnerez votre premier concert à l'Astoria de Londres, ce doit être un peu incroyable de jouer dans une salle aussi mythique ?

Je n'aurais jamais pensé à ce genre de choses il y a quelques mois. Je suis quelqu'un d'assez réservé, et chanter devant un public n'a pas toujours été une chose facile pour moi. Je suis terrifié à l'idée de jouer dans une si grande salle, mais je devrais réussir à m'y faire.

Y a-t-il certains endroits où tu aimerais pouvoir te produire un jour ?

Sur la lune ! Plus sérieusement, j'aimerais aller en Russie... ou plus simplement à Birmingham car nous n'y avons encore jamais joué !

Vos concerts vous ont pourtant déjà mené en Amérique, au Japon... dans quel pays avez-vous reçu le meilleur accueil ?

Le public est vraiment incroyable au Japon. Nous avions donné un concert à minuit, et tout le monde dans la salle était sobre, nous inclus. L'ambiance était folle, tout le monde sautait dans le fosse, je n'avais jamais vu ça.

Pour terminer, veux-tu dire quelque chose au public français ?

J'aimerais pouvoir vous parler de l'écrivain Louis-Ferdinand Céline mais je ne suis pas assez doué pour cela. Mon niveau dans votre langue est vraiment ridicule mais j'aime beaucoup vos vins et fromages !