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The Horrors

Interview publiée par Thibaud le 11 juillet 2011

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Les Horrors ont parcouru du chemin depuis leurs débuts punk et ont sorti en 2009 un disque apprécié par la critique et les fans, Primary Colours. A l'aube de l'arrivée de leur troisième album ce lundi 11 juillet 2011, nous avons posé quelques questions au groupe sur ce nouveau virage que le groupe aborde, visiblement avec toujours la même assurance (et une certaine froideur...). Rencontre avec Tomethy Furse, l'homme aux claviers et porte-parole pour cette interview.

A l'écoute de votre nouveau single, Still Life, on peut remarquer que le son du groupe a encore évolué depuis votre précédent album. Diriez-vous que Skying est une évolution naturelle ?

Tout à fait, The Horrors est un groupe en constante évolution, et chaque album que nous produisons est une trace de ce que nous sommes à cet instant.

L'évolution entre vos albums est plutôt surprenante, n'avez-vous jamais pensé perdre une part de votre public ?

Nous y avons pensé, nous pensons à beaucoup de choses, mais ce n'est pas important. Ce qui importe, c'est de ne pas se préoccuper de ce que pourraient en penser les autres, et persévérer dans la musique que nous voulons faire. Si nous devions faire de la musique pour quelqu'un sur Terre, à qui devrions nous la destiner ?

Quels sont les thèmes principaux explorés sur ce nouvel album ?

L'extase, l'euphorie, l'excitation...

D'ailleurs, pourquoi l'intituler Skying ?

Il y a de nombreuses raisons, mais surtout parce que nous pensons que c'est un mot qui pour chacun de nous a de nombreuses significations.

Le son de Skying semble influencé par les eighties : quelles étaient vos véritables influences lors de l'écriture ?

Nous sommes influencés par la musique de manière générale, de divers lieux et époques.

La pochette de l'album est lumineuse, les claviers sont presque joyeux, Skying semble être un album moins sombre que ses prédécesseurs. Comment expliquez-vous ce changement ?

Tout le monde nous disait à quel point nous étions noirs, alors que nous avons toujours pensé que notre musique était triomphante, grisante. Pour nous, il n'y a pas de véritable changement, nous explorons juste d'autres mélodies.

Ne trouvez pas cela étonnant de la part d'un groupe nommé The Horrors et qui a deux albums aux univers souvent bien sombres à son compteur ?

Cela dépend de ta conception du mot « horror ». Il ne s'agit pas toujours de sang et de tripes !

Vous avez écrit, enregistré et produit cet album par vos propres soins. Était-ce une expérience difficile ou la meilleure manière pour vous de réaliser votre musique ?

C'était très difficile, mais c'était quelque chose que nous devions faire. Nous voulions seulement faire la musique dont nous avions envie sans a avoir quelqu'un d'autre à côté de nous. Nous en étions capable, dès lors il était évident pour nous d'agir ainsi.

Après Geoff Barrow, avez-vous considéré l'option de choisir un autre producteur plutôt de que de produire par vous-même ?

Non, Geoff Barrow est celui qui nous a conseillés de travailler nous-mêmes, sans personne, et nous avons donc suivi son conseil.

Votre précédent album, Primary Colours, fût un succès critique et public. Quelles furent les conséquences au sein du groupe ? Avez-vous ressenti plus de pression lors de l'écriture ou de l'enregistrement ?

Pas du tout, nous savions dès le départ que l'album que nous réalisions serait meilleur que le précédent. Dès lors, la seule pression restante était donc d'honorer nos idées premières et de faire de la bonne musique.

Certains membres des Horrors sont dans des projets parallèles comme Cat's Eyes ou Spider & The Flies : diriez-vous que ces projets ont eu un impact sur la création et le son du nouvel album ?

Tout simplement comme lorsque tu fais quelque chose dans ta vie, ceci a une répercussion sur le reste. Monter Spider & The Flies était une expérience qui a plutôt bien marché, et qui m'a permis d'en savoir un peu plus sur les machines que nous utilisions. Cela a donc eu un effet lorsque je suis revenu aux claviers pour les Horrors, mais musicalement les deux choses sont différentes et elles n'existent pas dans le même univers selon moi.

Avez-vous déjà des idées sur comment jouer ces nouveaux morceaux en live, en sachant que ceux-ci ont un aspect visuel étudié ?

Nous avons joué cinq concerts avec les nouveaux morceaux et ils ont été très bien reçus. Ils sont assez difficiles à mettre en scène, mais c'est un effort indispensable.

Vous êtes apparus en même temps que de nombreux groupes anglais qui ont maintenant disparu du paysage musical. Que pensez-vous de la scène anglaise actuelle ?

Il y a beaucoup de groupes autour de nous, mais je ne suis pas intéressé par beaucoup d'entre eux. J'aime les groupes de mes amis, comme Toy, The Vaccines, ou Advert. Ils font de la bonne musique, mais je ne suis pas vraiment familier avec de nombreux autres groupes anglais.

Ne pensez-vous pas que votre évolution est l'explication au fait que vous soyez toujours présents ?

Nous pourrions aussi être juste un bon groupe, ce n'est pas forcément dû au fait que nous avons un son qui n'est pas clairement défini.

Pour conclure, qu'écoutes-tu en ce moment ?

Toy, Blood Orange, Talk Talk, Blanck Mass, Gene Clark, The Byrds, Stereolab, Connan Mockasin, Primal Scream, The Pretty Things et Neil Young sont mes écoutes principales en ce moment.