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Smith & Burrows

Interview publiée par Olivier Kalousdian le 21 décembre 2011

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Depuis toujours, on assiste, sur la planète rock, à des livraisons de disques spécialement produits dans l'optique des fêtes de fin d'année et plus particulièrement autour du thème de Noël : Beach Boys; The Carpenters et bien plus récemment Coldplay ou Tahiti Boy, cette année ne fera pas exception à la règle avec Zooey Deschanel et M. Ward (She & Him), Tim Wheeler et Emmy The Great et, donc, Smith & Burrows, nouveau duo composé de deux anges Anglais à ailes blanches factices dont la nonchalance inaugure leur premier album, Funny Looking Angels.

C'est ainsi peut-être en partant d'une envie de secouer les traditions que Tom Smith, chanteur d'Editors, et Andy Burrows, ancien batteur des Razorlight, ont projeté l'idée, un soir, enivrés de bières brunes dans un pub d'Angleterre, de ce Funny Looking Angels. C'est entre deux rendez-vous chez PIAS et la radio Oui FM durant une journée promo marathon que je suis invité à prendre place dans le taxi qui les mène entre ces deux lieux pour une interview au milieu des embouteillages dans la ville des lumières.

Comment vous êtes-vous rencontrés ? Et comment vous est venue l'idée de ce duo ?

Andy : C'était au festival de Glastonburry en 2005 grâce à la copine de Tom qui est aussi mon amie. Sept ans plus tard, après de nombreux festivals où nous nous sommes croisés, nous avons décidé de créer ce projet.

N'était-ce pas trop compliqué de trouver du temps pour ce side-project en plus de vos formations respectives ?

Tom : Pas vraiment. Un peu... On a décidé de planifier un jour de travail par semaine au départ. Notamment l'été dernier, mais l'été c'est la saison des festivals et cela n'a pas laissé pas beaucoup de temps pour le disque, c'est vrai. Mais finalement, c'est peut être ce manque de disponibilité qui nous a permis de bien travailler et de prendre du temps pour ce projet.

Cet album est une sorte d'hommage aux chansons de Noël; étrange choix pour deux musiciens rock comme vous ?

Tom : Ce n'est pas si étrange. Nous avons tous une part de nous qui affectionne ce moment de l'année et les coutumes qui vont avec. Il y a des chansons de Noël que nous adorons et d'autres que nous haïssons. Nous avons sélectionné des reprises de chansons de Noël que les gens connaissent, c'était un vrai choix. Le coté chansons mélancoliques et chansons à boire nous a vraiment inspirés.

Je ne peux m'empêcher de penser, en écoutant votre When The Thames Frozes, au Fairytale Of New York des Pogues !

Andy et Tom : Bingo !
Tom : Tu ne pouvais pas trouver mieux en termes de références ! C'est vraiment le groupe qui nous a inspirés et notamment ce titre qui est empli de mélancolie et d'histoires de bars mal famés où les clients finissent par se battre, même le soir de Noël. Beaucoup d'histoires de Noël finissent de la sorte ! Ce sont des contes ou de véritables anecdotes qui rendent Noël, réel...

J'ai lu quelque part que vous aviez décidé ce projet autour de pas mal de bières dans un pub ?

Andy : (prenant un ton de mec saoul) Oui, c'est probable, je ne m'en souviens pas bien (rires) !
Tom : Mais entendons nous bien , ce projet n'a jamais été une farce pour nous. On aime trop la musique pour cela.
Andy : A la base nous n'avions pas dans l'idée de faire un album sur Noël. Nous voulions vraiment travailler ensemble. Les premiers titres que nous avons abordé tournaient autour du thème de Noël. Puis, Tom est arrivé avec When The Thames Frozes et le style rendant hommage aux Pogues et à d'autres qui ont joué des chansons du folklore Anglais ou Irlandais s'est imposé. C'est là que nous nous sommes dits qu'un album de rock autour du thème de Noël serait une bonne idée. Une idée de piliers de bars peut être, mais une idée qui nous plaisait (rires) !

Ce side-project est tout de même très éloigné de vos groupes respectifs, toujours en activité; ressentiez vous le besoin d'explorer d'autres contrées musicales ?

Tom : C'est bien sur un terrain éloigné de celui que j'ai pratiqué avec Editors... donc, oui, je pense que c'était une nécessité. Avec Editors, nous vivons en démocratie et chacun apporte son style, mais Smith & Burrows est vraiment quelque chose de différent.

Peut être quelque chose qui ressort de vos enfances respectives ?

Tom : « Tu sais, pendant mon adolescence j'écoutais REM en boucle et ce n'est pas pour ça que nous avons repris le style REM. Mais Smith & Burrows est un groupe bien à part des Editors, je t'accorde cela.

Tu es d'accord quand on compare le style de ce disque au style de quelqu'un comme John Cale ?

Tom : Il n'a pas eu une grosse influence sur moi, mais peut-être que le ton de ma voix rappelle son œuvre. Et si on me compare à lui, c'est tant mieux !

Je crois que vous allez jouer à l'Union Chapel de Londres, qui seront les invités ?

Tom : Je ne sais pas encore. Je suis très fier des dates que nous avons pu assurer avec notre groupe et même si personne ne venait nous voir, jouer à l'Union Chapel, une église, pour un album comme le notre, ce sera surement magique ! Tous les shows ont été géniaux jusque là mais celui-ci, du fait qu'il sera à Londres également, revêt une importance toute particulière.

Vous avez repris le Wonderful Life de Black sur ce disque, or, Andy l'avait déjà repris avec I Am Arrows. Pourquoi ce choix ?

Andy : C'est vrai, nous l'avions déjà reprise l'année dernière avec I Am Arrows. Mais je crois que cette fois c'était l'idée de Tom...
Tom : Oui. Je trouve que ce titre colle avec l'hiver, paradoxalement ! En fait, nous étions sur scène un soir de festival, j'ai commencé à fredonner Wonderful Life à Andy et il a adoré l'idée d'en faire une reprise.
Andy : C'était une idée géniale. Je pense même que ce titre colle parfaitement au style de Tom, dans l'écriture et la voix qu'il interprétait ce soir là pour me la soumettre. Mais ensuite, Tom a décidé de la réinterpréter dans un style complétement différent pour la version qui est sur le disque.
Tom : En général, tout le monde aime enregistrer des reprises qui n'ont pas déjà été faites mais, en fait, tu te retrouves souvent avec des titres que tu as aimés et donc tu perpétues l'hommage en faisant à ton tour une reprise selon ta vision du titre.

Justement, Editors ont également joué la reprise d'un titre que l'on retrouve dans votre album à tous les deux, Bonnie des Prefab Sprout. On retrouve également Orange Crush de REM et Road To Nowhere des Talking Heads. ce sont autant d'hommages à vos ainés ?

Tom : Oui. Bien sûr. C'est amusant comme nous sommes souvent questionnés à propos des reprises que nous jouons. Si on les a faites, c'est surement qu'on aimait les groupes qui les ont écrites (rires) !

Vous avez déjà testé les chansons Smith & Burrows en Europe sur scène sur quelques dates je crois ?

Andy : Nous avons joué à Amsterdam, Copenhague, Paris et Gand, en Belgique. C'était à chaque fois une nouvelle aventure avec un public différent mais l'accueil fut très bon.

Pour vous, Smith & Burrows est un side-project qui le restera ou pensez vous que votre duo deviendra votre activité musicale principale ?

Andy : Non. Ce sera toujours un Beside Project je pense.
Tom : On va appeler ça un Side By Side Project (rires) !
Andy : Side-project n'est pas un bon terme. Ça fait référence à quelque chose qui serait de coté. Or c'est note ligne directrice en ce moment...

Le journal Anglais The Guardian a titré à propos de votre groupe : Smith & Burrows, est-ce une farce d'Halloween ou des confiseries de Noël ?

Tom : Des confiseries de Noël, sans aucun doute !

Vous avez invité Agnes Obel sur votre album, l'avez-vous rencontrée via PIAS ?

Tom : Oui. Nous avons des amis communs. Elle aimait ce que nous avions en projet et nous voulions avoir une voix talentueuse comme la sienne. Elle est une éclatante chanteuse folk.

Sur un titre comme Funny Looking Angels, la couleur du synthé pourrait presque faire penser aux intros de certaines chansons de Supertramp. Vous assumez les influences 80's dans votre musique, sans parler de vos reprises ?

Tom : Supertramp ?! Pourquoi pas. C'est la première fois qu'on nous dit ça !
Andy : Des influences 80s, mon dieu, non ! Sur ce disque nous nous sentions plus proches des 60s et des 70s.
Tom : Nous avons commencé avec des reprises de chansons des 80s comme celle de Black puis nous avons continué avec la décennie suivante comme avec Delta Song... et nous sommes revenus vers des styles plus traditionnels, avant tout cela. Pour tout te dire, nous avions plus des groupes comme Simon & Garfunkel en tête. Mais je crois que l'artiste auquel je pensais lors de l'écriture de notre album Funny Looking Angels, c'est Johnny Cash, période American Recordings. Un mélange de traditionnel et de moderne à la fois. Ce que nous avons voulu nous aussi retranscrire dans cet opus.

Tom, quelle est l'actualité d'Editors ? Je crois que vous êtes en plein enregistrement ?

Tom : Depuis janvier. Je ne sais pas quand la sortie est programmée mais sûrement au premier semestre 2012. En 2011 est aussi sorti un coffret de B-sides, ous avions beaucoup de vieilles chansons en stock et nous avons fait ce joli coffret, pour les fans.

Et de ton coté, Andy, avec I Am Arrows ?

Andy : Je vais changer de nom car celui-ci sème un peu la confusion. Suivant la prononciation, les gens pensent que c'est le quasi anagramme d'Andy Burrows ! Pour I Am Arrows je ne sais pas mais pour Andy Burrows, je ne vais pas tarder à refaire un disque avec lui (rires) !