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Peace

Interview publiée par Laurent le 25 juin 2013

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Groupe culte dans leur ville natale de Birmingham, Peace n'ont eu de cesse ces derniers mois de multiplier les tournées à la suite de la sortie de leur album In Love. Ces enfants des années 90s, tout autant inspiré par le rock américain que la britpop, ne manquent ni d'entrain ni du grain de folie nécessaire pour se démarquer de la concurrence. Rencontre avec de joyeux lurons...

Comment vous êtes-vous rencontrés ? Comment avez-vous décidé de créer votre groupe ?

Harry : Sam et moi sommes frères donc nous nous connaissons depuis longtemps (rires). Puis j’ai rencontré Doug et Dom en cours...
Douglas : On faisait tous de la musique de façons différentes, dans divers groupes, au lycée et à la fac. Puis assez naturellement on s’est mis à jouer ensemble.

Vous étiez déjà tous dans le groupe November And The Criminal ?

Samuel : Oui, c’était la même formation, c’est le groupe que l’on a créé quand on était à la fac. C’était assez expérimental, progressif...
Douglas : Mais c’était vraiment pour s’amuser, jouer dans des petits pubs pour nos potes...
Samuel : Oui ce n’était pas sérieux, c’était plus drôle. Les chansons étaient très longues, c’était un autre style de musique.

Vous aviez sorti un EP à l’époque, non ?

Harry : En quelque sorte, on a auto-produit un EP que l’on a vendu le jour de mon anniversaire. Mais c’était plus un projet d’université qu’autre chose.

Comment avez-vous choisi le nom « Peace » ?

Harry : Parce que ça tombe sous le sens ! (rires)
Douglas : On apprécie les connotations culturelles associées à ce mot aussi.
Dominic : C’est la première idée qu’on a eue et puis c’est resté.
Samuel : Et surtout personne ne nous a dit que c’était une mauvaise idée donc on ne s’est pas posé de question. C’était simple mais personne ne l’avait fait.

Vous faisiez quoi avant de vous consacrer au groupe ?

Douglas : Après la fac on a tous fait quelques petits boulots alimentaires.
Harry : Sam a travaillé chez HMV, par exemple. J’ai eu un bref travail payé par le gouvernement, je m’occupais d’un projet artistique dans un foyer municipal, je devais organiser des événements. Mais les choses ont plutôt mal tourné finalement.

Et la vie à Birmingham, c’était plutôt cool ?

Harry : C’est bien dans le sens qu’il existe un bon héritage rock. Black Sabbath sont de Birmingham par exemple. Il y avait pas mal de groupes et de lieux rock.
Douglas : C’est un endroit très intéressant. C’est très varié mais en même temps comme chaque ville d’Angleterre. Il y a une grande mixité culturelle et artistique.
Samuel : Et aussi, on dirait que la ville a été conçue par différents groupe de gens aux idées très différentes. Il y a une grande autoroute qui arrive en centre-ville en formant un espèce de plat de spaghettis et la nouvelle bibliothèque ressemble à un grain de riz soufflé. Et il y a une statue peinte en or bien trop brillant, c’est tellement exagéré que c’est plus doré que du vrai or ! (rires) Il y a même un centre industriel désaffecté posé en plein milieu de la ville ! Mais le centre ville est assez petit. Quand on était ados, on se baladait partout en vélo. On se prenait pour un vrai gang de durs sur nos vélos, avec nos cuirs et nos canettes de cidre !

Et comment vous êtes-vous retrouvés avec votre tête sur une immense affiche en ville où il était inscrit « What the F*** Birmingham » ?

Samuel : C’est une blague qui est allée un peu loin.
Dominic : Oui, c’est quand on a signé avec Columbia, on a fait cette blague et eux l’ont prise au sérieux et l’ont vraiment fait. Au début, j’ai pensé que ça faisait un peu beauf mais en y repensant c’était marrant. Et puis, un groupe des Midlands qui signe en major comme ça, ce n'est pas ordinaire.

Un an après vous sortez votre premier album, comment s’est passé l’enregistrement avec Jim Abyss ?

Samuel : On a enregistré l’EP et l’album dans le même studio avec Jim, on était donc à l’aise là-bas avec lui et les ingénieurs.
Douglas : On a la même approche de la musique avec Jim, donc c’est facile de travailler avec lui.

Avez-vous écrit de nouvelles chansons spécialement pour l’album pendant les six mois d’écart entre la sortie de l’EP Delicious et celle de In Love ?

Harry : On écrit beaucoup de chansons depuis deux ans donc on avait une grande sélection au moment de faire l’album. Wraith est par exemple une de nos plus anciennes chansons, sûrement la plus vieille sur l’album. A l’époque où on a créée cette chanson, on avait que trois titres en réserve et on devait aller jouer des concerts à Londres. Comme ça faisait vraiment trop court, il nous en fallait une quatrième. On a alors improvisé le riff de Wraith et on jouait ça en boucle, sans refrain. J’improvisais des paroles selon mon humeur.

Vous variez beaucoup les setlists selon les concerts ? J’ai remarqué d’ailleurs que la durée des ces derniers augmente un peu ces derniers temps...

Harry : Oui, on essaie de changer quelques chansons selon les concerts, même si on a joué les mêmes à Bruxelles et Paris les deux derniers soirs.
Douglas : Pour ce qui est de la durée des concerts, on essaie de s’en tenir à une demi-heure, au moins lorsqu’on joue en Angleterre, même si parfois on joue quarante minutes. Personnellement, ça m’ennuie les groupes qui jouent trop longtemps...
Harry : On préfère un truc plus courts mais intenses.

Vous avez fini le concert hier soir avec le titre 1998 (Delicious), ce qui est parfait pour conclure le set. Comment avez-vous eu l'idée de vous réapproprier ce classique de transe pour en faire cet épique morceau de rock ?

Samuel : Il nous manquait une chanson pour mettre sur notre EP, on a cherché quelque chose de nouveau et on a pensé à cette chanson dont on aime bien la base. On en a parlé au mec de Columbia qui nous a dit que c’était une bonne idée.
Harry : Oui, il nous a dit d’être aussi bizarres et expérimentaux qu’on le souhaitait donc c’était possible de faire comme ça une chanson de dix minutes.
Douglas : C’était d’ailleurs la première fois qu’on créait quelque chose directement dans le studio. Et puis c’est l’avantage d’un EP, de pouvoir mettre des sons plus spéciaux.

C’est votre chanson préférée parmi celles que vous avez enregistrées pour le moment ?

Tous : Oui !

Vous avez pas mal tourné en concert, vous êtes même allés aux Etats-Unis. Où est-ce que vous vous éclatez le plus sur scène ?

Samuel : Là où on s’éclate le plus sur scène, c’est à Birmingham. Chaque concert là-bas surpasse le précédent et devient notre meilleur souvenir. C’est là où il y a le plus d’ambiance, tout le monde connaît les chansons, il y a tous nos amis. A chaque fois la salle devient plus grande, on a de nouvelles chansons et c’est encore plus incroyable.
Harry : Aux États-Unis, on était d’abord allés à New-York et Los Angeles avant Noël pour rencontrer des gens et faire de petits shows, c’était sympa.
Samuel : Puis on a joué au SXSW Festival au Texas plus récemment. On a fait quelque chose comme cinq concerts en cinq jours et on s’est éclatés là-bas. Il y a cette atmosphère spéciale, des tonnes et des tonnes de fans à l’affût de nouvelles musiques...
Dominic : Et puis plein de choses à boire et manger...
Douglas : De bonnes tequilas ou margaritas aussi ! (rires)