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Tom Vek

Interview publiée par Déborah le 15 novembre 2004

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La sortie de son second single sur le label Tummy Touch, If You Want, a rapidement propulsé Tom Vek sous la lumière des projecteurs. En attendant la sortie de son album en début d'année prochaine, le jeune multi instrumentiste nous fait découvrir son univers...

Ton album est prévu pour l'an prochain, Quand doit-il sortir ?

Sa date de sortie est fixée à février prochain.

Tu l'as enregistré avec les musiciens qui t'accompagnent sur scène ?

Non, j'ai tout fait moi même. Au fil des années, j'ai joué de la basse, de la guitare, de la batterie et j'ai chanté dans des groupes, alors avec un équipement multi pistes, j'ai pu enregistrer des chansons entières tout seul, ce que je fais depuis que j'ai quinze ans environ.

Pourquoi choisir de donner ton nom au projet et non pas de trouver un nom de groupe ?

Je suis passé par une période où je faisais de l'électro punk lo-fi, ce qui m'a fait commencer mon partenariat avec Tummy Touch (label indépendant basé à Londres). Le label se concentrait sur la dance music alors quand j'ai commencé à enregistrer des choses plus rock, ça me paraissait être un projet parallèle. Comme je faisais tout tout seul, j'avais appelé cette collection de chansons The Tom Vek e.p.. Ces chansons ont fini par me servir de ligne directrice pour l'album donc j'ai gardé le nom.

Tu étais le batteur de Poverty Jetsets à une époque. Vous jouez toujours ensemble ?

On s'est rencontrés dans une fac d'art à Londres et on a passé quatre ans à donner des concerts occasionnellement et à ne rien faire du tout pendant des mois. Comme on est tous très occupés en ce moment (notre chanteur Ferry Gouw étudie dans une école de cinéma et le bassiste Rich Harrison joue dans mon groupe actuellement), on n'a pas joué depuis un moment. Ferry a monté plein d'autres groupes depuis (Intense Dudes, Balls). J'ai envie de rejouer de la batterie en live donc je suis sure qu'on refera quelque chose bientôt.

J'ai lu dans le NME que tu demandais £250,000 pour ton premier album, est-ce que c'est vrai ?

Ce n'est pas à moi de vendre l'album car je suis déjà sur un label (Tummy Touch). L'intérêt enthousiaste que j'ai reçu d'autres labels laisse à penser qu'il va y avoir un accord pour le premier album et que je ferais mon second sur un nouveau label. Quand vous attirez un certain intérêt, la valeur est définie par des avocats et les maisons de disques. Tout ce que je veux c'est quelqu'un qui fasse un bon boulot en sortant le disque et en finançant la tournée ainsi tout le travail qui va avec.

Quelles sont tes influences ?

Les influences que je peux maintenant entendre sur l'album sont, je pense, des influences indirectes, la musique avec laquelle j'ai grandi : un peu de The Police, Talking Heads, Eurythmics et New Order. Mais avant très récemment, je n'en avais jamais possédé aucun. Je suggèrerais que mes vraies influences sont les groupes que j'adore vraiment : le groupe de funk rock jazz excentrique, Soul Coughing (de New York) et le groupe de rock "pixiesque" Cable (UK), même si ce que je fais ne ressemble pas vraiment à eux.

C'est très difficile de décrire ton style. Tu peux m'aider ?

C'est encore plus difficile pour moi parce que tu aimes toujours penser que ta musique est originale. Récemment, on m'a demandé de la décrire en cinq mots et je pense que j'ai dit un truc du genre 'Funk rock lo-fi electro beat pop'.

Tes chansons sonnent différemment en live et en studio. Est-ce voulu ?

C'est arrivé comme ça. Il est quasiment impossible de recréer la façon dont les versions studio ont été faites, en partie parce que je ne m'en souviens plus. Certaines chansons ont pu avoir quatre instruments "normaux" alors que d'autres ont eu trois basses et sept synthés. Les chansons ont donc du être recomposées avec le groupe, juste ce que quatre personnes peuvent jouer. Tous les mecs du groupe ont ajouté leur style aussi et je suis très heureux de la façon dont les versions live sont complémentaires des versions studio. J'ai hâte de développer un son live et de me rapprocher des versions studio en incluant les parties plus fragiles et douces de l'album.

Pourquoi utiliser deux basses pour certaines chansons en live ?

C'est parce qu'il y en a eu deux (ou plus) lors de l'enregistrement. Il y a un vrai sentiment de liberté lorsqu'on travaille tout seul en studio. Si la chanson nécessitait deux basses, le fait de savoir comment la jouer en live n'était jamais pris en considération. Si ça avait été le cas, ça aurait imposé des limites. Nous travaillons à jouer en live une chanson de l'album qui, je pense, va nécessiter trois basses. C'est plutôt marrant de devoir retravailler les chansons et de tirer le meilleur parti de quatre personnes. Je ne veux pas d'un groupe de vingt personnes sur scène même si c'est peut être le seul moyen de jouer certaines chansons correctement. Mais encore une fois, pour certains titres, je n'aurais besoin que de quatre personnes.

De quoi parlent tes chansons ?

Hum... de la "condition humaine" ? Non... Je me soucies peu des paroles. Ce sont juste des mots dont j'aime l'idée et je viens de réaliser que c'était généralement des locutions. J'aime que ça signifie plusieurs choses à la fois, comme ça, tu peux t'en tirer car les gens interprètent toujours les choses différemment. Souvent c'est simplement des choses que je me vois bien dire.

Tu as eu l'idée du concept de la vidéo If I Had Changed My Mind. Tu penses le refaire ?

Le meilleur moyen d'être créatif est d'être réactif face à des idées qu'on n'a pas forcées. L'idée ce couper une guitare en deux et de couper chaque image pour que le tout se rejoignent m'est venu quand j’étais supposé penser à autre chose. C'est pareil en studio. Tu ne peux pas dire "je vais écrire une chanson". Si ça arrive, ça arrive. Pour la vidéo, j'ai travaillé avec un copain de fac, Chris Cairns, qui est un mec plein d'idées et pour la prochaine vidéo il m'a proposé un concept qui me paraissait génial. Peut-être que je ne ferais plus d'autres vidéos concept mais si je pense à quelque chose et que c'est bien alors je serais toujours intéressé pour le faire. En plus, je trouve que c'est approprié que l'idée pour tout ce qui est visuel vienne de la personne qui a eu l'idée pour la musique parce que comme ça vous pouvez mieux comprendre la vision de la personne. Mais pareillement, travailler avec d'autres personnes créatives dans des domaines spécifiques peut avoir un impact important.

Qui s'occupe du design des pochettes pour les singles ?

Je le fais moi-même. J'ai fait des études de design à Londres alors il n'était pas question de laisser quelqu'un d'autre le faire ! Mes goûts en design ont tendance à osciller encore plus qu'en musique. En ce moment j'adore le caractère gras des 80s. Je crois vraiment à la consistance dans le design, c'est pour cela que j'ai étudié le design de logos à la fac. L'idée est que toutes les sorties en relation avec l'album donnent l'air d'être liées. Et qui sait à quoi le prochain ressemblera ? J'aime quand le style de design est différent pour chaque album, ce qu'il se passe d'habitude d'ailleurs. Je ne crédite pas le design parce j'aime croire, romantiquement, que les gens présument que c'est moi l'ai fait.

Tes deux singles ont des remixes. Qu'est-ce qui te plait dans les remixes ?

En tant que songwriter et fan de musique, je préfère les b-sides aux remixes mais l'album s'est fait petit à petit avec peu d'argent alors il n'y avait pas beaucoup de choix surtout si l'on prend en considération la première impression que l'on veut donner pour ses premiers singles. Un remix ne sortira pas si je ne l'aime pas. Il s'est trouvé que des gens géniaux les ont fait. La version de If I Had Changed My Mind de Mains Ignition était parfaite pour complémenter l'originale et Trevor Jackson sait s'y prendre pour ajouter un peu de crédibilité dancefloor à un disque.

As-tu d'autres projets en ce moment ?

Je suis ravi que tout ceci prenne tout mon temps actuellement. C'est frustrant de devoir jongler avec plein de trucs, surtout si c'est artistique'. Il y a plein d'aspects de ce projet qui m'occupent : enregistrements, concerts, pochettes, merchandising... Et j'aime essayer de tout superviser.