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Warmduscher

Interview publiée par Pierre-Arnaud Jonard le 25 juillet 2018

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Emmené par des membres de Fat White Family, Childhood, Insecure Men et Paranoid London, Warmduscher a sorti le mois dernier un réjouissant Whale City. Un disque au son garage mais qui flirte à d'autres moments avec le kraut-rock puis s'évade vers le hip-hop. Un disque inclassable donc. Une rencontre s'imposait.

Vous venez tous de différents groupes, Insecure Men, Childhood, Fat White Family ou Paranoid London. Comment vous est venue l'idée de créer cet autre projet ?

Il n'y a aucune pression avec ce groupe. Cela a débuté par des jams où l'on s'amusait à jouer de la musique ensemble. Et maintenant nous sommes là.

Votre nouvel album sort trois ans après Khaki Tears. Pourquoi ce délai ?

Pour des raisons légales qui étaient assez complexes. Des trucs bureaucratiques. L'album était prêt depuis longtemps. On l'a enregistré en septembre 2016.

Pourquoi avoir choisi Dan Carey pour produire le disque ? Il est connu pour des productions bien différentes de votre style musical, de Hot Chip à Kate Tempest...

Nous ne l'avons pas choisi, c’est lui qui nous a choisis. Il nous a vus en concert et nous a dit qu'il voulait nous produire. Gratuitement car il aimait beaucoup le groupe. Même s’il vient plutôt du hip-hop, il a des goûts très éclectiques musicalement.

Vous considérez-vous comme un groupe garage ?

Pas du tout. Nous aimons la musique garage mais ne trouvons pas que notre musique l'est. Il n'y a pas de restriction dans ce que l’on fait. Nous sommes même influencés par des choses groovy ou des trucs hip-hop.

Mais vous êtes quand même un groupe de rock...

Oui mais nous ne voulons pas être un groupe rock'n'roll dans le sens restrictif du terme. <3>Votre musique sonne plus US qu'anglaise... C'est possible. Clams est américain. Nous n'y avons pas pensé. Nous aimons un tas de choses musicalement. On ne fait pas attention à si c'est américain ou anglais.

Vous avez joué avec Warmduscher malgré ce problème contractuel pour l’album dans le passé ?

Oui, nous avons donné des concerts avec le groupe. Pas beaucoup mais quelques uns.

Savez-vous, lorsque vous composez un morceau s’il sera pour Warmduscher ou l'un de vos autres groupes ?

C’est parfois compliqué à savoir mais à d’autres moments, nous savons instinctivement que tel morceau sera pour Warmduscher.

Vos paroles sont politiques ?

Politiques non, mais sociales clairement. Ça pourrait être drôle d’écrire des morceaux sur le surf comme les Beach Boys mais nous ne savons pas si nous en serions capables.

Que signifie Warmduscher ?

« C’est une insulte en allemand. Ça a une connotation un peu macho. C’est un ami allemand qui nous avait qualifiés ainsi. Ça signifie en clair chochotte, petite nature.

Votre nouvel album a reçu d’excellentes critiques. Vous étiez surpris de cela ?

On était très content que GQ dise qu’il est fait pour les fans de Lou Reed. On a bien aimé une critique qui citait Captain Beefheart à notre propos. Ce qui est dommage c’est que l’on ne lise pas le français. Du coup on ne sait pas ce que l’on dit de nous ici...

Vous avez déjà mis en ligne pas mal de vidéo clips. C’est important pour vous ?

Oui. On aime bien faire des vidéos un peu fun dans le style de celle des Beastie Boys. Nous aimons autant le cinéma que la musique. C’est l’une des raisons qui fait que les vidéos occupent une part importante chez le groupe. Ce sont des vidéos avec un esprit lo-fi aux petits budgets. »

Le live est-il plus important que le studio pour vous ?

L’album a été enregistré live. On l’a créé en deux jours.

Vous venez du Sud de Londres. Cela a-t-il une influence sur votre son, votre style ?

Nous pensons que l’album reflète bien le Sud de Londres. Brixton s’est embourgeoisé mais tu y trouves toujours des gens vrais et un esprit communautaire.