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LIFE

Interview publiée par Pierre-Arnaud Jonard le 31 août 2022

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Trois ans après le déjà excellent A Picture Of Good Health, LIFE nous reviennent avec un second disque tout aussi réussi, North East Coastal Town, un album en hommage à leur ville de Hull. Entretien avec leur adorable chanteur Mez Green.

A Picture Of Good Health est sorti en 2019. Ce nouvel album arrive aujourd'hui, ce temps assez long entre les deux est-il dû au COVID-19 ?

On tournait aux États-Unis juste avant que le virus n'arrive. On devait ensuite jouer de nouveau en Europe. Tous ces plans sont bien sûr tombés à l'eau et on a commencé à composer pour le nouvel album à l'été 2020.

A l'origine l'album devait sortir en juin dernier. La sortie en a été repoussée de quelques mois. Pour quelles raisons ?

A cause de la situation actuelle qui est compliquée pour la production des vinyles. Il y a trop de sorties et des difficultés pour la fabrication. Du coup on a dû repousser le moment de la sortie de l'album. On voulait tout sortir en même temps sur les différents supports : vinyle, K7 et CD.

Cet album est un cri d'amour à votre ville de Hull...

Hull est le lieu où l'on vit. On voulait rendre hommage aux gens de cette ville. On avait envie de célébrer cette ville qui nous a construits. Beaucoup de gens de Hull partent pour aller vivre à Manchester ou à Leeds mais on a toujours voulu rester ici. Il est important de réaliser d'où tu viens. On est fiers de vivre à Hull. Les paroles de l'album parlent de notre cité mais je voulais qu'elles soient en même temps universelles.

Hull est une ville de la working class ?

Oui, mais cette ville a été riche. Elle vivait de l'industrie du poisson qui n'existe plus aujourd'hui. Il y a pas mal de problèmes sociaux à Hull avec notamment des jeunes qui ont des problèmes d'éducation. Mais il y a une belle entraide entre les gens.

Tu travaillais d'ailleurs dans un centre social à une époque...

Oui, j'ai arrêté en Septembre 2019. Mais on continue tous dans le groupe de travailler en dehors de la musique pour payer les factures. La plupart de notre argent provient des tournées, et lorsqu'il n'y a plus de tournées, c'est compliqué. Mais la passion qui nous anime n'est pas morte.

Ce nouvel album est encore une fois post-punk mais pas que...

C'est ce qu'on voulait. Les deux premiers albums sont totalement post-punk. ON aime plein de choses et on ne voulait pas se cantonner à un style musical pour ce disque. On a essayé de capter l'énergie de nos concerts. On a été influencés pour cet opus tant par Talking Heads que Leonard Cohen. Je voulais un disque où je ne passe pas mon temps à crier.

Le morceau qui ouvre l'album, Friends Without Names, est extraordinaire...

La première chanson d'un album donne le ton pour le reste du disque. C'est toujours important de bien choisir le morceau qui l'ouvre.

Il y a un côté presque club dans votre dernier single The Dry...

C'est vrai. On n'avait pas prévu initialement de la faire comme cela. Il y a un côté dance club de New-York dans ce titre avec des vibes à la Talking Heads.

Vous êtes amis avec IDLES. Est-ce que cela a aidé au développement de votre carrière ?

Je ne pense pas. On est amis depuis longtemps et c'est vrai que IDLES est devenu un groupe important. On a fait pas mal de festivals avec eux. Être amis avec IDLES n'aide pas forcément notre carrière mais cela crée une communauté. Une communauté de groupes honnêtes, ce qui est important.

Vous avez enregistré l'album chez vous à Hull ?

Juste à côté, derrière la rivière. Tout a été fait autour de chez nous. C'est un album 100% local.

Vous allez tourner après la sortie du disque ?

On a joué chez des disquaires en août. On commencera la tournée en septembre. Elle débutera par la France, il y aura cinq dates chez vous puis dix en Angleterre.

Cela commençait à bien marcher pour le groupe chez nous avant le COVID-19...

Tout à fait. On a perdu du temps à cause de l'épidémie. On est heureux de revenir enfin. Il y avait eu une super réponse en France au moment du deuxième album.

La scène semble très importante pour vous ?

Oui, on est heureux sur scène. C'est là qu'est l'émotion. On aime célébrer la musique et l'interaction avec le public nous touche beaucoup.