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Young Fathers

Interview publiée par Pierre-Arnaud Jonard le 10 mars 2018

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Le troisième album de Young Fathers, Cocoa Sugar, sort en ce début de mois de mars 2017. Avec ce disque, le trio continue de nous émerveiller musicalement. Le groupe d’Edimbourg se situe incontestablement dans le haut du panier de la production musicale d’Outre-Manche.

Vous avez sorti un premier album en 2014, un second en 2015 et le nouveau en mars cette année. Pourquoi vous-a-t-il fallu cette fois plus de temps ?

Nous avons eu besoin de respirer. Nous avons joué cinq ans durant et nous avions besoin de faire une pause afin de penser à ce que nous voulions faire. Surtout que tu parles de ces albums mais cela fait plus longtemps encore que nous jouons de la musique. Cet album a été un challenge. Nous voulions aller plus loin que ce que nous avions fait jusqu’à présent.

Vous considérez ce disque comme votre plus ambitieux ?

Oui. Même si on pense ça de chacun de nos albums à leur sortie (rires) !

Vous avez remporté le Mercury Prize avec votre premier album, Dead. Est-ce quelque chose d’important pour vous ?

Oui, même si cela ne garantit rien. Recevoir ce prix a été important pour le groupe. Tu es reconnu par ta profession et cela permet à des gens nouveaux de te découvrir.

Vous avez enregistré le nouvel album dans votre cave ?

Oui, on adore les caves (rires). Nous avions enregistré l’un de nos albums dans une cave à Berlin. En étant dans notre studio, nous avons le temps nécessaire à l’élaboration et à l’enregistrement du disque. Personne n’est là pour nous dire ce que nous devons faire. Nous pouvons ainsi nous concentrer à 100% sur notre musique.

Pourquoi avoir choisi Lord comme premier single ?

C’est une bonne introduction au disque et à ce que nous sommes. Nous voulions le sortir un peu avant Noël pour être numéro un de Noël. Ca n'a pas réussi (rires).

Vous vous êtes retrouvés sur la BO de T2 Trainspotting avec un titre écrit spécialement pour le film, Only God Knows. C’est quelque chose de particulier d’être choisi pour une BO ?

Oui, bien sûr. Le fait qu’un réalisateur pense à toi pour la bande originale de son film, c’est une fierté. Celle du premier Trainspotting était pop mais nous ne sommes pas étonnés d’avoir été choisis pour celle-ci car nous considérons Young Fathers comme un groupe pop. Nous aimons le format pop avec des morceaux de deux ou trois minutes même si nous n’y pensons pas consciemment lorsque nous composons.

Le second single extrait de l’album, In My View, fait très tribal. La musique africaine est-elle une source d’inspiration ?

C’est une de nos sources d’inspirations mais c’est loin d’être la seule. Nous aimons aussi la musique jamaïcaine qui a influencé la composition de ce titre. Tu trouves aussi dans notre musique des éléments jazz ou hip-hop.

Vous considérez-vous comme un groupe politique ?

Si les gens nous voient comme un groupe politique, cela nous va. Plus qu’à l’aspect politique, nous pensons à celui social des choses. Et à l’humain bien sûr.

Vous avez fait les premières parties de la tournée européenne de Massive Attack. Cela a été une bonne expérience pour vous ?

Absolument. Massive Attack a crée un son original qui ne ressemble à rien d’autre. Ils ont un grand succès avec une musique particulière ce qui est vraiment quelque chose de bien et de sain pour l’industrie musicale.

Vous vous sentez proches d’eux musicalement parlant ?

Je pense que notre musique ne sonne pas du tout comme celle de Massive Attack. L’essence est la même mais musicalement nous sommes très différents.

Vous êtes signés sur Ninja Tune, un label avec une grande histoire...

Nous nous sentons bien chez eux. Ils nous comprennent, nous soutiennent...

Vous avez récemment joué au Barbican Centre de Londres pour un événement Basquiat. C’est un artiste que vous aimez ?

L’exposition s’est terminée il y a quelque temps déjà. Mais après sa fin, le centre a organisé un événement culturel auquel nous avons été conviés. Nous avons fait une performance là-bas avec des projections vidéos. Cela a été une très belle expérience car la figure de Basquiat compte beaucoup pour nous. Nous nous sentons proches de lui parce qu’il travaillait vite et avec une grande créativité. Nous voulons faire de la musique de la même façon que lui peignait.

Vous venez jouer bientôt en France ?

Oui en Avril, à Paris au Badaboum... Badaboum (rires)