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Circa Waves

Interview publiée par Pierre-Arnaud Jonard le 15 avril 2019

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Le troisième album de Circa Waves, What's It Like Over There?, montre que si le combo de Liverpool change d'album en album de direction musicale, c'est toujours avec talent. Après le grungy Different Creatures, les liverpuldiens nous offrent avec ce disque une orientation pop sophistiquée à la Fleetwood Mac particulièrement réussie. Rencontre avec le groupe à la veille de sa tournée anglaise.

Votre nouvel album est très différent des deux précédents. Le second l'était déjà du premier. Vous voulez à chaque fois faire de nouvelles choses ?

C'est vrai. On a envie de faire à chaque disque des choses différentes. On s'ennuierait à faire à chaque fois la même chose. Ce serait trop répétitif. Pour cet album, on était dans un mood Beatles, Fleetwood Mac...

Pour le deuxième album, vous m'aviez dit être dans un mood grunge. Là,ce n'est plus du tout le cas !

Il y a toujours un côté heavy mais d'une manière différente. On a voulu un son très clean pour ce disque. Il y a quand même des titres bien rock comme Saviour.

Avez-vous l'ambition d'enregistrer des disques de pop classique ?

Notre ambition est de faire des disques qui restent.

Vous avez écrit les chansons de cet album sur la route aux Etats-Unis...

On a tourné durant cinq semaines aux Etats-Unis en première partie de Two Door Cinema Club. Nombre de paroles du disque ont été écrites à ce moment là. C'était intéressant d'écrire des paroles du point de vue d'un groupe de Liverpool qui découvre les Etats-Unis. Nombre de groupes que nous adorons comme les Beatles ont été influencés par l'Amérique.

Qu'avez-vous retenu de cette tournée ?

Il y a des aspects positifs et négatifs en Amérique. On jouait tous les soirs devant 2000 ou 3000 personnes. Cela nous a motivé à devenir un groupe qui pourrait jouer devant autant de monde là-bas.

Quelle est votre vision de l'Amérique ?

C'est un pays qui a tellement de visages différents... Chaque matin, tu te réveilles dans un nouvel Etat et c'est à chaque fois autre chose. Tu ne vois rien de similaire à ce que tu as vu le jour d'avant. Tu y vas avec ta vision d'européen et finalement c'est très loin de ce que tu avais pensé ou imaginé. C'est intéressant pour cela.

Les morceaux du disque durent entre trois minutes et trois minutes et trente secondes en moyenne. C'est l'envie d'écrire dans le format pop classique ?

Nous n'avons pas la patience d'écrire de longs morceaux. Mais ce n'est pas délibéré. Cela vient sûrement du fait d'avoir grandi en écoutant les Beatles. Les morceaux à la Brian Eno de vingt-cinq minutes, c'est excellent musicalement mais pas pour nous.

Passport fait beaucoup penser aux Beatles d'ailleurs...

Oui, c'est vrai. Cela vient sûrement du son de piano que tu trouves dans le morceau. Nous sommes tous de grands fans des Beatles dans le groupe. Donc forcément cela se retrouve dans notre musique...

Vous avez enregistré le disque à Liverpool ?

On a préparé les démos à Liverpool mais on a enregistré l'album à Londres.

Comme pour Different Creatures, vous avez travaillé avec Alan Moulder à la production. Pourquoi ?

Il est très beau (rires). Il a produit tellement de très bons disques, de Foo Fighters à The Killers. Il comprend très vite ce que tu veux.

Que signifie le titre de l'album, What's It Like Over There ?

C'est à chacun de se faire sa propre interprétation. C'est encore une fois par rapport à notre vision des Etats-Unis. La pochette de l'album va dans le même sens. On peut la voir de différents points de vue.

Le disque est rempli de potentiels singles...

On est tout à fait d'accord (rires). On voulait des morceaux avec des refrains réussis et une émotion pop.

Il y a dans le disque cette pop sophistiquée à la Fleetwood Mac...

Oui, on essaie de créer dans ce sens là. On a envie de faire des choses pop mais avec des arrangements sophistiqués. On bosse beaucoup au niveau de la production pour avoir le meilleur son possible. Et on travaille énormément sur les arrangements.

Le dernier morceau du disque, Saviour, a un coté Led Zeppelin. C'est votre rêve de l'Amérique comme eux pouvaient l'avoir ?

Oui (rires). Nous restons un groupe de rock. Nous voulions faire un truc avec un gros son inspiré par les Etats-Unis et Led Zepplein.

Après la sortie de l'album, vous partez en tournée...

Oui, la tournée anglaise débute mi-avril. On reviendra en France en octobre. C'est toujours un grand plaisir pour nous que de jouer à Paris.