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Porridge Radio

Interview publiée par Pierre-Arnaud Jonard le 10 mars 2020

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Avec Every Bad, Porridge Radio s'apprêtent à sortir un superbe disque qui mêle avec une grande intelligence pop, post-punk et lo-fi. Rencontre à Paris avec la charmante et talentueuse Dana Margolin.

Ce nouvel album arrive quatre ans après le premier. Pourquoi un temps aussi long entre les deux disques ?

Les choses ont pris du temps. Le premier album, Rice, Pasta And Other Fillers, avait été créé de façon très DIY. Pour celui-là, nous avons été en studio à Leeds. Cela a donc pris plus de temps. Par contre, quand nous nous sommes mis à l'enregistrement, nous nous y sommes mis à fond. Du coup à la fin nous avions du matériel pour au moins deux disques.

Votre musique est assez US lo-fi...

J'ai beaucoup écouté de musique lo-fi ces temps derniers et j'aime beaucoup les groupes américains. Cela paraît donc assez cohérent.

Je trouve qu'il y a une influence du Velvet Underground dans le disque...

Je suis une grande fan du Velvet Underground même si je ne les ai pas écoutés depuis longtemps. Mais à une époque je les écoutais sans arrêt. Donc j'imagine que l'on peut ressentir cette influence, en effet.

Votre musique a comme chez eux ce mélange de simplicité et de complexité...

Cela fait plaisir d'entendre cela. Merci beaucoup.

L'album va de la pop au post-punk et embrasse au passage plein de styles différents...

Dans le groupe, nous écoutons plein de choses différentes, du death metal à la pop. Nous nous ennuierions si nous nous contentions de ne jouer que dans un style musical.

C'est pour cela qu'il y a des morceaux dans un format pop de trois minutes et d'autres beaucoup plus long ?

J'ai parfois écrit des titres de dix minutes que j'ai ensuite raccourcis. Il m'arrive de composer des morceaux de six ou sept minutes. Chacun doit avoir sa durée, peu importe que ce soit trois ou huit minutes.

Il y a un titre comme (Something) qui est totalement différent du reste du disque. On dirait presque du Laurie Anderson...

Oui, c'est de l'auto-tune sur ma voix. C'est vrai, c'est totalement différent du reste de l'album.

Il y a de nombreux morceaux du disque qui sont très émotionnels...

J'écris de la musique pour moi à la base. Si après cela touche les gens, tant mieux.

Tu écris comme un story-teller ?

Non, de manière abstraite. Mes sujets sont très personnels. C'est pour cela que je ne veux pas trop les expliquer. C'est important que chacun puisse les interprèter à sa façon.

Tu as grandi à Londres. Pourquoi es-tu allée t'installer à Brighton ?

Je suis parti de Londres pour étudier à Brighton mais je viens de revenir à Londres. J'aime Brighton. Il y a la mer. C'est une ville agréable où vivre. Il y a des concerts tous les jours en plus. Tu trouves plein de scènes musicales différentes et toutes intéressantes. Quand nous avons débuté, c'était facile de trouver des concerts. Cela nous a aidés.

La mer t'inspire ?

Totalement. Etre assise au bord de la mer m'inspire énormément.

Vous avez signé chez un label indé américain, Secretly Canadian. Comment cela s'est-il passé ?

Il y a plein de groupes que j'aime sur ce label. Peut-être que le fait d'être sur un label US nous aidera à percer aux Etats-Unis.

Il y a quelques années le Guardian a écrit un article sur les quarante nouveaux groupes à suivre vous citant. Cela vous a aidés ?

Oui, chaque chose que l'on écrit sur toi te fait grandir. Ce genre d'article fait en plus très plaisir.

C'est toi qui dessine les pochettes de vos disques ?

Oui, c'est toujours moi qui m'en occupe. J'essaie de voir à quelle couleur correspond la musique de chacun de nos albums. Pour celui-ci, c'était le bleu. La musique est quelque chose de visuel. J'ai toujours aimé regarder les artworks des groupes.

Vous partez en tournée bientôt ?

Oui, il va y avoir de nombreuses dates européennes. Nous jouerons bientôt en France, cet été probablement. On va jouer dans plusieurs festivals cet été dont le Green Man aux Pays de Galles qui est super.