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Wet Leg

Interview publiée par Pierre-Arnaud Jonard le 4 avril 2022

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Hype depuis la sortie de leur tout premier single, Chaise Longue, Wet Leg sont devenues au fil des mois l'une des sensations musicales les plus suivies outre-Manche. Entretien avec le duo à la veille de la sortie d'un premier album qui tient toutes ses promesses.

Votre premier album voit enfin le jour. Vous l'avez terminé il y a un an, n'avez-vous pas trouvé le temps long avant sa sortie ?

Pas tant que cela car, après l'avoir fini, il y a eu le temps du mix, du mastering... Il a fallu le presser. Tout cela, mis bout à bout, a pris six mois, donc ce n'est pas si long.

Vous avez été connues dès votre premier single, Chaise Longue. Cela vous avait surprises ?

Absolument. On ne s'attendait pas à cela. De pouvoir jouer dans des festivals alors que nous n'avions qu'un morceau disponible, c'était quelque chose d'incroyable.

Vous vous connaissez depuis le collège. Vous aviez l'idée de faire un groupe ensemble depuis toujours ?

Pas vraiment. Nous n'y pensions pas. Nous jouions de la musique, et avions envie d'en jouer, mais pas avec l'idée précise de Wet Leg. Quand nous avons commencé à travailler ensemble nous nous sommes dit pourquoi ne pas aller plus loin.

Vous venez de l'île de Wight qui est très connue pour son histoire musicale. Cela a favorisé d'une manière ou d'une autre votre éclosion ?

Pas vraiment. Il y a eu des festivals historiques là-bas mais nous n'étions pas même nées. L'impact du concert de Jimi Hendrix là-bas, pour nous, est à peu près nul.

Vous avez signé chez Domino Records. Pourquoi ce label ?

Cela s'est fait via notre manager. Il y a tant de super groupes chez eux...

Votre disque est un album pop, je trouve...

Oui. Nous aimons plein de choses mais on peut dire effectivement que c'est un album pop. Les morceaux durent souvent deux minutes et trente secondes ou trois minutes, ce qui est le format pop classique, mais ce n'était pas intentionnel. Nous écrivons souvent des titres de cette longueur puis nous regardons ensuite si nous devons ou non y ajouter des choses.

Les paroles sont souvent ironiques...

C'est vrai. Nous pouvons être sarcastiques à certains moments de nos vies...

Vous avez créé vous-mêmes la pochette ?

Oui. Nous aimons beaucoup dessiner. Nous faisons nous-mêmes nos tee-shirts. Tout ce qu'il y a dans notre merchandising est créé par nous.

Cette photo de vous deux bras dessus bras dessous sur la pochette représente votre amitié ?

Nous ne voulions pas une photo trop travaillée. Celle-ci est un heureux accident. Elle a été prise par hasard et est juste parfaite. Elle nous représente bien.

L'album a été produit par Dan Carey. Tout le monde dit que c'est un génie...

Oui, il l'est, assurément. C'est un passionné de musique. Il tire le meilleur des gens. Il est brillant. Il dégage un vrai magnétisme, c'était incroyable de travailler avec lui.

Vous avez eu envie de travailler avec lui par rapport à ce qu'il a fait avec d'autres groupes ?

Tout à fait. Nous avons aimé ce qu'il a fait pour Fontaines D.C. ou Squid, notamment.

Quel genre de producteur est-il ?

Il a été le producteur idéal pour nous. Il a une super énergie. Cela a été hyper enrichissant pour nous de bosser avec Dan. Il a une façon de travailler qui te tire vers le haut.

On dit que Wet Leg joue une musique triste pour les fêtards et une musique de fête pour les gens tristes. C'est vrai ?

Oui. Nous avons créé ce groupe à la fin d'un été. La fin de l'été est toujours un moment un peu particulier, un peu mélancolique. C'est impossible d'être heureux vingt-quatre heures sur vingt-quatre. C'est d'ailleurs peut-être pour cela que nous sommes parfois sarcastiques.

Vous avez gagné de nombreux Awards. C'est important pour vous ?

C'est difficile à dire. Cela fait plaisir bien sûr mais nous ne jouons pas de la musique pour cela. Cela nous a surpris quand nos amies nous ont envoyé des SMS pour nous informer de ces distinctions. Nous n'étions pas au courant.

Vous tournez en Angleterre en ce mois d'avril. Tout est complet mais il y a quelques shows plus intimistes... Oui, nous allons faire quelques trucs dans des magasins de disques.

Vous jouerez en France aussi...

Tout à fait. Nous avions joué en France pour le Pitchfork Music Festival l'an dernier. Cela avait été incroyable. Nous revenons en mai au Point Ephémère à Paris.