Dès les premiers pas de Foals sur une scène française le 17 février 2007, le talent et l'unicité de la formation d'Oxford apparurent telle une évidence. Produit par Dave Sitek (TV On The Radio) et publié chez Transgressive Records, leur premier album, Antidotes, constitue sans l'ombre d'un doute l'une des œuvres les plus dynamiques, incisives et originales de l'année écoulée.
2008, année érotique ? Le duo le plus sexy sort son troisième album, un Midnight Boom à la croisée des chemins entre garage fiévreux et expérimentations éléctro, largement émancipé de ses deux prédécesseurs. D'un côté, un fauve en cuir au micro, de l'autre, une guitare aiguisée de très mauvais poil qui taille la meilleure B.O. chaotique de ces temps de crise. Dangereusement décadent et, par-dessus tout, nécessaire.
J'ai appris en début d'année que le « h » de Portishead est muet. Peu après, j'ai découvert Third. Production glaciale, ambiance glaçante, voix distante. Les souffles, les pauses, tout dans ce disque est de la « musique ». Silence, avertit Third. Jamais le trip-hop n'a été aussi paisible et retentissant, aussi délicat et inviolable. Dummy et Portishead n'avaient décidément pas cette spiritualité, à l'époque de PortiChead.
Avec leur savant mélange de pop délicate et de folk coloré et une voix caressante épaulée par la douce Laura Marling, Noah And The Whale est le groupe qu'on attendait depuis longtemps ! Porté par le tubesque 5 Years Time, leur premier album oscille entre la joie et la peine, la tristesse et les larmes, et nous raconte la vie, notre vie. Un disque beau, fragile et touchant.
Le punk rock américain n'est pas mort. Il vit à travers Blood Red Shoes, jeune groupe anglais issu de Brighton qui, avec Box Of Secrets, a réussi à transcender le son, la colère et la frustration de groupes comme Nirvana ou Sonic Youth. Une fille, un garçon, une guitare, une batterie et aucun temps mort, juste une furieuse envie de faire une musique intense et intemporelle.
Petit bijou électro venu de Brighton, ce troisième opus du duo Fujiya & Miyagi est définitivement celui de leur adoubement critique. Dans sa douceur extrême s'y trame une redécouverte du Krautrock, de son minimalisme et de son humour certain. Scènes de la vie quotidienne y sont mises en tube avec l'air de ne pas y toucher.
A chaque sortie d'un nouvel album d'Oasis, la rengaine est la même et le retour en grâce des frères Gallagher nous est promis. Seulement voilà, en 2008, après un Stop The Clocks convaincant il y a deux années, les britanniques ont enfin retrouvé leur lustre d'antan avec Dig Out Your Soul, disque impeccable et reconnu à sa juste valeur tant par la presse que le public.
Les voix sexuelles de 2008 : David Best (Fujiya & Miyagi), VV (The Kills), Hayden Norman Thorpe (Wild Beasts) et, bien entendu, Vincent Vincent (& The Villains). Se réappropriant quarante années de musique, le groupe a déversé son âme bordélique dans Gospel Bombs, minant l'année de douze plages détonantes flirtant avec le blues, la pop et le punk. L'album rock'n'roll de 2008.
Encore au lycée à l'époque, Cajun Dance Party ont dû arrêter la scène afin de pouvoir mener de front l'enregistrement de ce premier album et leurs études. Elèves sérieux, leur assiduité se retrouve aussi dans leur musique. Ils jouent directement dans la cours de Coldplay et de Bloc Party pour le registre pop, ou de Pulp pour leur capacité à raconter une histoire à travers une chanson.
Alors qu'il y a à peine un an, Bloc Party faisait partie des groupes les plus sur-estimés de la scène actuelle, les voici cette année dans la position des sous-estimés les plus illustres de l'année. Alors que l'on ne les attendaient plus tellement, le quatuor sort un Intimacy d'une brutalité franche et qui foudroie à chaque écoute comme rarement cette année. Intense et frénétique.