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Sleaford Mods

Interview publiée par Pierre-Arnaud Jonard le 15 mai 2020

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Sleaford Mods viennent de sortir chez Rough Trade Records une compilation All That Glue réunissant une sélection de titres enregistrés au cours des sept dernières années. L'album est un véritable cadeau pour les fans puisqu'il offre nombre de raretés et inédits. Jason Williamson nous a parlé, confiné depuis sa maison, de cet album, de celui à venir ainsi que de la situation sociale en Angleterre.

Comment vous est venue l'idée de sortir cette compilation ?

On voulait faire une sorte de rétrospective de nos sept dernières années. Sortir aussi des morceaux qui n'avaient jamais été publiés ou d'autres comme Jolly Fucker ou Jobseeker qui sont difficiles à trouver. Ce n'est pas un greatest hits mais une sélection de morceaux qui nous décrit de la meilleure des manières possibles.

Vous aviez déjà sorti une compilation dans le passé ?

Oui, Retweeted. Celle-ci est un peu comme sa suite car Retweeted couvrait nos travaux des années 2007 à 2012 et celle-ci couvre nos années depuis 2013.

Il ya plein de B-sides ou outtakes dans cette compilation. Comment avez-vous fait le choix des morceaux ?

On a fait le tri parmi des morceaux sortis ces sept dernières années et des titres que nous n'avions jamais publiés. On a pris les meilleurs d'entre eux.

Vous avez remasterisé les morceaux ? On en a remasterisé certains mais d'autres sont restés tels quels.

Il était évident que vous alliez mettre dans la compilation vos classiques comme Jobseeker, Jolly Fucker ou Tied Up In Nottz ?

Oui, celles-là c'était évident qu'on devait les mettre. Kebab Spider est l'un de nos morceaux les plus populaires mais on ne l'a pas mis car il est sorti récemment. Il fallait mettre sur le disque Jobseeker car c'est l'un de nos titres emblématiques. Un morceau que les fans adorent mais qui est difficile à trouver et très cher.

C'est un gros collector ?

Oui. Le disque coûte une fortune. J'en ai encore deux ou trois copies à la maison.

Il n'y a pas beaucoup de morceaux de English Tapas ou Eton Alive...

Ce n'est pas volontaire. On ne s'est pas dit au moment du choix des morceaux, il en faut tant de tel disque, tant de tel autre.

Cette compilation est un cadeau pour les fans ?

Oui, tout à fait. Mais c'est aussi pour que des pays comme le Mexique, les Etats-Unis ou l'Asie nous découvrent. C'est une bonne carte de visite pour ces pays ou continents.

Vous revenez avec ce disque chez Rough Trade Records après en être partis pour créer votre propre label...

On a fait une erreur en quittant Rough Trade Records. On a discuté de nouveau avec eux. D'une certaine façon, on appartient à ce label. C'était normal de retourner chez eux. J'espère qu'on continuera avec eux pour la suite de notre carrière.

Vous auriez dû tourner aux Etats-Unis en avril dernier. A cause de la crise du COVID-19, cela a été annulé. J'imagine que cela a été une grosse déception...

Oui, on était tristes bien sûr de ne pouvoir y jouer mais il était plus important de combattre ce virus que de faire des concerts. Jouer aux Etats-Unis aurait été cool. On espère pouvoir y tourner en octobre prochain. On avait auparavant joué en Australie en mars. Cela avait été super. Aucun concert n'avait été annulé. L'Australie est un pays génial. Cela a été une super expérience.

Durant cette tournée australienne, vous avez donné les bénéfices de vos posters de merchandising au profit de l'association Firesticks qui aide la lutte des indigènes pour protéger leur terre...

Oui, c'était le minimum de ce que nous pouvions faire.

Vous avez écrit des choses durant cette période de confinement ?

J'ai écrit quelques trucs. On a déjà deux ou trois morceaux prêts. On espère aller en studio avant la fin de l'année pour un album à sortir l'an prochain. Le prochain disque sera un peu comme une extension de Eton Alive avec un côté plus agressif.

Comment as-tu vécu cette période de confinement ?

Je n'ai pas paniqué, ni été triste. Je pense au nouvel album. J'espère que l'on pourra retourner en studio en juin ou juillet prochain.

Vous êtes un groupe social. Comment vois-tu le futur du Royaume-Uni ?

On a un gouvernement de droite conservateur. J'ai malheureusement peur que ce qui va se passer ici après le COVID-19 ne soit pas très plaisant.

Vous êtes un groupe social mais en même temps, comme tu me l'avais dit l'an dernier, tu es un capitaliste...

(Rires) Je veux gagner de l'argent, comme tout le monde. Est-ce que cela fait de moi un capitaliste ? Je n'aime pas le système actuel mais je n'y vois pas d'alternative, même si la période que nous venons de vivre montre qu'il y en a peut être d'autres possibles. Après, le socialisme reste une émanation du capitalisme.

Vous n'avez pas fait de concerts en stream durant le confinement ?

Non, cela aurait été trop bizarre de faire ça. Cela me manque de ne plus faire de concerts. C'est ma vie.